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"Bébés OGM" : une deuxième femme enceinte, selon le média d'Etat chinois

Europe1 .fr avec AFP . 2 min
Au total, huit couples s'étaient portés volontaires pour l'expérimentation, dont un qui a abandonné durant le processus. (photo d'illustration)
Au total, huit couples s'étaient portés volontaires pour l'expérimentation, dont un qui a abandonné durant le processus. (photo d'illustration) © LOIC VENANCE / AFP

Après la naissance controversée de deux jumelles "génétiquement modifiées" il y a quelques mois, la Chine annonce qu'une deuxième femme est enceinte d'un "bébé OGM". 

Une deuxième femme est enceinte à la suite de l'expérimentation du chercheur chinois qui prétend avoir créé les premiers "bébés génétiquement modifiés" , ont confirmé les autorités chinoises citées lundi par l'agence Chine nouvelle, ajoutant que le scientifique serait visé par une enquête policière. He Jiankui avait provoqué un tollé dans la communauté scientifique mondiale en novembre dernier, en annonçant la naissance de deux jumelles dont l'ADN a été modifié pour les rendre résistantes au virus du sida. Peu après, il avait fait état lors d'un forum à Hong Kong d'une "autre grossesse potentielle" impliquant une deuxième femme.

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La femme et les deux jumelles placées sous surveillance médicale. Une enquête menée par le gouvernement provincial du Guangdong a confirmé l'existence de cette personne, qui est toujours enceinte, a indiqué l'agence de presse officielle Chine nouvelle. Cette femme, ainsi que les deux jumelles de la première grossesse, vont être placées sous observation médicale, a déclaré un enquêteur au média d'Etat. Selon un médecin américain en contact avec le chercheur, elle en est vraisemblablement à 12-14 semaines de grossesse. William Hurlbut, un médecin et bioéthicien de l'université de Stanford en Californie, qui dit connaître He Jiankui depuis deux ans, a déclaré qu'en novembre il était "trop tôt" pour que le foetus soit détecté à l'échographie. A l'époque, "il n'aurait pas eu plus de six semaines, ce qui ferait 12 à 14 semaines aujourd'hui", a-t-il indiqué sur la base de longues conversations avec He Jiankui. 

Selon les résultats de l'enquête, He Jiankui a "produit de faux documents d'évaluation éthique", a mis sur pied "à titre privé" une équipe de recherche qui comprenait des scientifiques étrangers, et utilisé "des technologies à la sécurité et à l'efficacité douteuses". Les enquêteurs ont affirmé à Chine nouvelle que le chercheur "recherchait la gloire" et avait utilisé ses "propres fonds" afin de mener à bien son projet. Au total, huit couples s'étaient portés volontaires pour l'expérimentation, dont un qui a abandonné durant le processus.

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Des "ciseaux génétiques" controversés.  La condamnation a été générale dans la communauté scientifique chinoise et internationale lors de l'annonce en novembre par He Jiankui de son expérimentation - dont les détails n'ont jamais été vérifiés de façon indépendante. Le gouvernement chinois avait exigé la suspension de ses activités scientifiques. Ce type de modification génétique réalisée sur des humains est interdit dans l'immense majorité des pays du monde, y compris en Chine. Son dossier va "être transféré aux organes chargés de la sécurité publique", a indiqué lundi Chine nouvelle. He Jiankui affirme avoir employé pour son expérimentation l'outil CRISPR-Cas9, dit des "ciseaux génétiques" : il permet d'enlever et de remplacer des parties indésirables du génome, comme on corrige une faute de frappe sur ordinateur. Cette technique est extrêmement controversée, notamment parce que les modifications réalisées peuvent être transmises aux générations futures, et affecter l'ensemble du patrimoine génétique.

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