Barkhane : la France annonce avoir neutralisé un haut cadre historique d'Aqmi

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C'est une neutralisation considérée comme "un nouveau succès tactique significatif" pour la force Barkhane dans un contexte tendu entre Paris et la junte malienne au pouvoir. © CHRISTOPHE PETIT TESSON / POOL / AFP
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Ugo Pascolo
L'État-major a annoncé lundi la neutralisation du djihadiste algérien Yahia Djouadi, alias Abou Ammar al Jazairi. L'opération menée par la force Barkhane s'est déroulée dans la nuit du 25 au 26 février, à environ 100km au nord de Tombouctou, au Mali.

C'est une neutralisation considérée comme "un nouveau succès tactique significatif" pour la force Barkhane dans un contexte tendu entre Paris et la junte malienne au pouvoir. L'État-major des armées a annoncé ce lundi la neutralisation du djihadiste algérien Yahia Djouadi, alias Abou Ammar al Jazairi. Cette opération a été menée à bien dans la nuit du 25 au 26 février 2022, par la force Barkhane, à environ 100 km au nord de Tombouctou, au Mali.

Une figure du djihadisme algérien

Dans son communiqué, le ministère des Armées précise que la neutralisation de cet acteur historique de l’expansion d’Al Qaïda et du terrorisme djihadiste en Afrique de l’Ouest, a été effectuée par une intervention au sol appuyée par un hélicoptère d'attaque Tigre et deux drones français.

"Abou Ammar al Jazairi était une figure du djihadisme algérien. Engagé dans un maquis du Groupe islamique armé (GIA) en 1994 puis le Groupe islamiste pour la prédication et le combat (GSPC), il a été conseiller militaire de l’émir historique Abdelmalek Droukdal, neutralisé le 3 juin 2020 par les forces françaises de l’opération Barkhane, avant d’être nommé émir de la région Sud d’Aqmi en 2007. Nommé émir d’Aqmi en Libye en 2015, il est contraint, à la suite des neutralisations successives des cadres d’Aqmi, de gagner le Mali en 2019. […] Il assure également un rôle de coordinateur financier et logistique pour le groupe."

Toujours selon l'État-major, cette nouvelle neutralisation d'un cadre d'Aqmi "conforte la stratégie militaire mise en œuvre par la force Barkhane". 

Une neutralisation dans un contexte tendu avec Bamako

Ce "nouveau succès" intervient dans un contexte de fortes tensions entre la France et le Mali depuis le mois de février. Du fait de la dégradation des relations avec la junte au pouvoir à Bamako, la France, ses partenaires européens et le Canada ont en effet annoncé, le 17 février, le retrait du Mali des opérations militaires antidjihadistes Barkhane et Takuba. Le lendemain, la junte avait demandé à la France de retirer ses troupes "sans délai", obligeant Emmanuel Macron à monter au créneau en rappelant que l'Hexagone se retirera "en bon ordre" et ne transigera pas une seconde sur la sécurité de ses soldats.