Attentat en Tunisie : "aucune victime française identifiée à ce stade"

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avec AFP , modifié à
Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué l'attentat de vendredi contre un hôtel tunisien qui a fait 38 morts. Une attaque menée par un homme qui avait caché son arme dans un parasol.

C'est une attaque sanglante qui porte le sceau du groupe Etat islamique. L'EI a revendiqué l'attentat de vendredi contre un hôtel tunisien qui a fait 38 morts, dont au moins 15 Britanniques. Le Premier ministre tunisien avait dans un premier temps affirmé que des Français figuraient parmi les victimes. Mais samedi, Paris a assuré au contraire qu'aucune victime française" n'a été identifiée "à ce stade". Cet attentat, le pire de l'histoire récente de la Tunisie, intervient le même jour qu'un autre acte terroriste revendiqué par l'EI au Koweït (27 morts) et qu'une attaque avec décapitation d'un homme en France.

38 morts, dont 15 Britanniques. Le bilan de l'attaque menée contre l'hôtel Riu Imperial Marhaba à Port el Kantaoui, à 140 km au sud de Tunis et près de la ville de Sousse, s'est établi dans la soirée à 38 morts, la "plupart" britanniques, selon le Premier ministre Habib Essid. La Grande-Bretagne a indiqué qu'au moins 15 de ses ressortissants figuraient parmi les morts, soulignant qu'il s'agit de "l'attaque terroriste la plus importante contre des citoyens britanniques" depuis les attentats de juillet 2005 à Londres.

Des Allemands et des Belges ont aussi été tué, mais pas de Français, a affirmé le ministre des Affaires étrangère, Laurent Fabius, contredisant le chef du gouvernement tunisien. L'identification des victimes a été rendue difficile par le fait que la plupart des victimes étaient en tenue de plage au moment des faits et n'avaient pas leurs papiers sur eux. Quant à l'assaillant, il a été tué.

L’EI revendique l’attaque. Un communiqué diffusé par des comptes djihadistes sur Twitter indique que "le soldat du califat (...) a pu parvenir au but", tuant près de 40 personnes "dont la plupart sont des sujets des Etats de l'alliance croisée qui combat l'Etat du califat",  référence à la coalition internationale bombardant les positions de l'EI en Irak et en Syrie. L'attaque a visé "des antres (...) de fornication, de vice et de l'apostasie" et ce "malgré les mesures (de sécurité) renforcées autour de ces antres", dit encore le texte.

Une arme dans un parasol. Selon les autorités, l'auteur présumé de l'attentat se nomme Seifeddine Rezgui, un jeune Tunisien né en 1992 et originaire de Gaafour, dans le nord-ouest, mais étudiant à Kairouan, dans le centre. Il était inconnu des services de police et a agi seul "a priori", selon le secrétaire d'Etat aux affaires sécuritaires, Rafik Chelly. Ce dernier a expliqué que l'homme s'était fait passer pour un vacancier. "Il est entré par la plage, habillé comme quelqu'un qui allait se baigner, et il avait un parasol avec son arme dedans. Puis arrivé à la plage, il a utilisé son arme", a-t-il raconté.

Les touristes évacués par centaines. Des centaines de touristes étrangers ont été amenés en bus à l'aéroport d'Enfidha, situé à mi-chemin entre Tunis et Sousse, pour être évacués de Tunisie dans la nuit de vendredi à samedi. 13 vols étaient affichés au départ de cet aéroport durant la nuit, notamment à destination de Londres, Manchester, Amsterdam, Bruxelles et Saint-Petersbourg. "Nous avons peur, l'endroit n'est pas sûr", a confié un touriste évacué, originaire du Pays de Galles.

Pour le tourisme tunisien, déjà affectés par l'attaque du Bardo le 18 mars dernier, qui a fait 22 morts dont 21 touristes, cette nouvelle attaque est un coup dur et le secteur a enregistré en avril un fort recul du nombre de réservations. Une baisse qui risque de se faire ressentir fortement, dans un pays où le tourisme représente environ 7% du PIB et près de 400.000 emplois directs et indirects.