Afghanistan 1:30
  • Copié
Marion Gauthier, édité par Manon Fossat
Un double attentat suicide revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) a eu lieu jeudi soir près de l'aéroport de Kaboul. Des kamikazes ont en effet attaqué la foule des Afghans qui attendaient à l'aéroport dans l'espoir de fuir le pays aux mains des talibans. Des dizaines de victimes sont à déplorer, dont treize soldats américains. Une ancienne employée du gouvernement témoigne au micro d'Europe 1.

Un double attentat suicide revendiqué par le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a fait des dizaines de morts dont treize soldats américains à l'aéroport de Kaboul, exacerbant encore la panique à quelques jours de la fin programmée des évacuations de personnes cherchant désespérément à fuir le régime taliban. L'attentat, mené par des kamikazes à la tombée du jour, alors que des milliers d'Afghans étaient toujours massés aux portes de l'aéroport dans l'espoir d'être évacués à l'étranger, a laissé des scènes de chaos et de désolation. Yasmine, présente sur les lieux de l'attaque et qui tentait de prendre un avion pour la France, témoigne au micro d'Europe 1.

"Un jour noir pour l'Afghanistan"

"J’étais juste à côté de l’aéroport, j’ai étendu l’explosion. Je ne peux pas imaginer combien de personnes ont été tuées. Je les ai vues de mes yeux, j’ai vu le sang des enfants, des femmes, des hommes. Tout le monde courait alors j’ai suivi le mouvement et je suis rentrée chez moi. Je n’ai pas les mots, je ne me sens pas bien", raconte la jeune femme encore sous le choc. Deux explosions ont en effet eu lieu à proximité de l'aéroport, provoquant la panique des civils qui se trouvaient sur place. "Je suis dit mais 'Aidez-nous ! Mon dieu aidez-nous ! Est-ce qu’être Afghan est un crime ?'. Aujourd’hui était un jour noir pour l’Afghanistan", poursuit-elle en pleurs. "Il sera gravé dans chaque mémoire mais tout ça va recommencer, il y aura encore des attentats", a-t-elle encore assuré.

 

Yasmine a enfin appelé à l'aide, demandant aux autorités d'agir pour la population désormais contrôlée par les talibans. "Tous les Afghans sont en danger. Je suis en danger, les talibans essaient de me trouver moi, mon mari, comme n’importe quel ancien employé du gouvernement. J’ai peur et j’ai même déménagé pour qu’ils ne me trouvent pas. Je veux juste partir. S’il vous plait, aidez-nous", a finalement supplié la jeune femme.