Rosa échange avec son fils, resté au nord du pays, dans l'armée. Cette même armée qui l'a poussé à quitter son village, sa maison, il y a une semaine, à quelques mètres de la frontière israélo-libanaise, dans le nord. Car c'est bien là que pourrait s'ouvrir un nouveau front alors que l'armée israélienne prépare toujours activement son offensive terrestre sur la bande de Gaza, dans le sud.
Dix jours après l'attaque terroriste du Hamas en territoire israélien, les accrochages se multiplient au niveau la frontière avec le Liban entre l'État hébreu et le Hezbollah, groupuscule islamiste, allié du mouvement palestinien. Les milliers d'habitants de 28 villes israéliennes sont contraints d'évacuer. À l'image de Rose, réfugiée chez ses enfants à Tel-Aviv. "Ils m'ont dit, 'tu dois partir' et moi, j'ai dit que je ne voulais pas. On ne sait rien, je me sens très mal. Et j'espère que l'Europe nous aidera. Car ce qui touche Israël peut arriver à tout le monde", sanglote-t-elle au micro d'Europe 1.
"Ils sont tous terrorisés"
Impossible de savoir quand sa vie pourra reprendre son cours. La vieille dame possède une ferme de champignons et gère 220 employés. "Tous ont décampé", explique son mari. "Nous avons un groupe d'employés thaïlandais. Nous avons aussi des employés arabes qui viennent des villages alentours. Personne n'est venu depuis samedi, ils sont tous terrorisés. Ils se disent qu'ils pourraient être kidnappés, voire tués au travail", dit-il.
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Les informations tournent en boucle et les téléphones sonnent. Au bout du fil, le fils de Rose assure d'une voix tremblante que "tout ira bien" et décrit le ballet des chars qui se massent à la frontière. Avant de raccrocher pour retrouver, le temps d'une permission, sa femme et ses enfants.