Attaque du Hamas : ce qu'il faut retenir au onzième jour du conflit

Au moins 200 personnes ont été tuées dans un raid israélien à Gaza, indique le Hamas.
Au moins 200 personnes ont été tuées dans un raid israélien à Gaza, indique le Hamas. © MOMEN FAIZ / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP
  • Copié
avec AFP // Crédit photo : MOMEN FAIZ / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP , modifié à
Le président américain Joe Biden va se rendre mercredi en Israël pour une visite de "solidarité" après l'attaque sanglante du Hamas. Dans le même temps, le Quai d'Orsay annonce que 21 Français sont morts depuis l'offensive lancée par le mouvement terroriste. Au moins 200 personnes ont été tuées à Gaza dans un raid israélien, indique le Hamas.

Le président américain Joe Biden va se rendre mercredi en Israël pour une visite de "solidarité" après l'attaque sanglante du Hamas, qui vise aussi à débloquer l'acheminement de l'aide humanitaire vers la bande de Gaza, bombardée sans répit et en état de siège. Alors qu'Israël se prépare à une offensive terrestre pour "anéantir" le Hamas, l'activité diplomatique s'est poursuivie mardi pour tenter d'éviter que la guerre, déclenchée le 7 octobre par l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien, n'embrase le Moyen-Orient mais aussi pour épargner les civils pris au piège.

Les principales informations à retenir : 

  • 21 Français sont morts en Israël, 11 toujours portés disparus
  • Le président américain Joe Biden va se rendre ce mercredi en Israël pour une visite de solidarité
  • Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël depuis l'attaque du Hamas
  • Les frappes de représailles israéliennes ont tué au moins 3.000 personnes, en majorité des civils palestiniens, selon les autorités locales
  • La Turquie a reçu des demandes d'aide d'autres pays pour faire libérer des otages

Frappe sur un hôpital à Gaza : "un crime de guerre" israélien pour le chef de l'Union africaine

Le président de la Commission de l'Union africaine Moussa Faki Mahamat a accusé mardi Israël de crime de guerre après la frappe meurtrière sur un hôpital à Gaza, dont l'Etat hébreu a nié la responsabilité.

"Aucun mot ne peut exprimer pleinement notre condamnation du bombardement par Israël d'un hôpital à Gaza, qui a tué des centaines de personnes", a déclaré Moussa Faki Mahamat sur X, anciennement Twitter, appelant la communauté internationale à agir.

Frappe sur un hôpital à Gaza: la France condamne "avec fermeté" la frappe

 La France a condamné mardi "avec fermeté" la frappe qui a touché un hôpital à Gaza, imputée par le Hamas à Israël qui dément, au onzième jour de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.

"Le droit international humanitaire s'impose à tous et doit permettre la protection des populations civiles. L'accès humanitaire à la bande de Gaza doit être ouvert sans délai", souligne le ministère dans un communiqué. Au moins 200 personnes ont été tuées mardi soir dans un tir sur l'enceinte d'un hôpital de la ville de Gaza, a rapporté le ministère de la Santé du Hamas, l'imputant à Israël.

Frappe sur un hôpital à Gaza: "inacceptable", pour le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme

L'attaque meurtrière contre un hôpital dans la bande de Gaza mardi est "totalement inacceptable", a estimé le Haut-Commissaire des Nations unies au droits de l'homme Volker Türk. 

Dans un communiqué, il a déclaré : "Les mots me manquent. Cette nuit, des centaines de personnes ont été tuées, de manière horrible, dans l'attaque de l'hôpital Al Ahli Arab, y compris des patients, des soignants et des familles qui s'étaient réfugiés dans et autour de l'hôpital. Une fois de plus les plus vulnérables (sont touchés). C'est totalement inacceptable". 

Israël dément être à l'origine de la frappe sur un hôpital gazaoui 

L'armée israélienne a attribué mardi à l'organisation palestinienne Djihad islamique la frappe qui touché l'enceinte d'un hôpital dans la ville de Gaza, faisant au moins 200 morts d'après les autorités locales. "D'après des informations des services de renseignements, basées sur plusieurs sources que nous avons obtenues, le Djihad islamique est responsable du tir de roquette raté qui a touché l'hôpital", a affirmé l'armée israélienne dans un communiqué.

La mise en garde de Charles Michel

Le président du Conseil européen Charles Michel a estimé mardi qu'une attaque contre une infrastructure civile n'était pas conforme au "droit international". Le président du Conseil européen s'exprimait à l'issue d'un sommet par visioconférence des 27 pour tenter d'afficher l'unité du bloc à propos de la guerre entre Israël et le Hamas après plusieurs jours de cacophonie.

Au moins 200 morts à Gaza dans un raid israélien sur un hôpital, indique le Hamas

Au moins 200 personnes ont été tuées mardi soir dans une frappe israélienne sur l'enceinte d'un hôpital de la ville de Gaza, a rapporté le ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas. Dans un communiqué, il fait état de "200 à 300 martyrs", tués dans un bombardement ayant touché l'enceinte de l'hôpital Ahli Arab, situé dans le centre-ville. "Des centaines de victimes se trouvent dans les décombres", a ajouté cette source, sans préciser si elles étaient mortes ou blessées.

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a dit vérifier ces informations. Le bureau médias du Hamas a dénoncé "un nouveau crime de guerre de l'occupation (Israël, NDLR)" et indiqué que "des centaines de patients, de blessés et de déplacés" se trouvaient dans l'établissement. Plus tôt, l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a fait état de la mort de six personnes qui avaient trouvé refuge dans une de ses écoles dans le centre de la bande de Gaza. Elle ont été tuées dans un raid israélien, selon la même source. D'après l'agence, au moins 4.000 personnes s'étaient réfugiées dans cet établissement du fait de la guerre entre le Hamas et Israël.

Gaza : six morts dans une frappe israélienne sur une école de l'ONU abritant des déplacés (Unrwa)

Au moins six personnes qui s'étaient abritées dans une école gérée par l'agence de l'ONU pour les réfugiés dans la bande de Gaza ont été tuées mardi dans un raid israélien, a indiqué l'Unrwa. "L'école a été frappée pendant des bombardements des forces israéliennes sur la bande de Gaza", a indiqué l'Unrwa dans un communiqué. "C'est scandaleux et cela montre une nouvelle fois le mépris flagrant pour la vie des civils".

21 Français sont morts, 11 sont toujours disparus

Le bilan des victimes françaises tuées dans les attaques du Hamas contre Israël s'est encore alourdi avec 21 morts et 11 disparus, a indiqué mardi le ministère des Affaires étrangères. "La France déplore le décès tragique de deux autres ressortissants français, ce qui porte à 21 le bilan des victimes françaises des attaques", a-t-il déclaré dans un communiqué, selon lequel "11 compatriotes sont toujours portés disparus. Plusieurs sont très probablement otages du Hamas". "C'est le cas d'une ressortissante dont la France dénonce la mise en scène ignoble par le Hamas dans une vidéo", poursuit le Quai d'Orsay.

Une vidéo d'une franco-israélienne, Mia Shem, a été diffusée lundi par l'organisation islamiste palestinienne. Sa mère a supplié mardi "les dirigeants du monde" de faire libérer sa fille, enlevée le 7 octobre en Israël. Depuis Tirana, le président de la République Emmanuel Macron a évoqué des "discussions intenses" qui "avancent" pour la libération des otages détenus par le Hamas, tout en se montrant "très prudent".

Le Hamas a enlevé 199 otages, selon Israël

Des milliers de personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées dans les deux camps depuis le début de la guerre, tandis que le Hamas a enlevé 199 otages selon Israël. "Je demande aux dirigeants du monde que ma fille nous soit rendue dans l'état où elle se trouve aujourd'hui ainsi que les autres otages", a déclaré avec émotion Keren Shem, la mère de Mia, une otage franco-israélienne, devant la presse mardi à Tel-Aviv. "Je supplie le monde de me rendre mon bébé".

Dans la bande de Gaza, pilonnée par l'armée israélienne en riposte à l'attaque du Hamas, plus d'un million de Palestiniens, selon l'ONU, ont fui leur foyer. Beaucoup se sont massés dans le sud, près de la frontière fermée avec l'Egypte, après un appel d'évacuation, par Israël, pour que les civils quittent le nord. "Dans les magasins, les réserves (de nourriture) sont de quelques jours, peut-être quatre ou cinq jours", a averti mardi une porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), Abeer Etefa.

"La situation est catastrophique, au-delà de l'imaginable" à Gaza

Le directeur régional de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Ahmed Al-Mandhari, a dit lundi craindre une "catastrophe" humanitaire imminente. Israël a coupé le 9 octobre les approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture de ce micro-territoire pauvre de 362 kilomètres carrés et 2,4 millions d'habitants, soumis à un blocus terrestre, maritime et aérien d'Israël depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

Dans le sud, le point de passage de Rafah contrôlé par l'Egypte, seule porte de la bande de Gaza sur l'extérieur qui ne soit pas contrôlée par Israël, reste fermé, tandis que des convois d'aide humanitaire stationnés en Egypte attendent sa réouverture. "La situation est catastrophique, au-delà de l'imaginable", témoigne Jamil Abdullah, un Palestino-Suédois qui espère quitter le territoire. "Il y a des cadavres dans les rues. Les bâtiments s'effondrent sur leurs habitants. Le sang est partout. L'odeur de la mort est partout".

Des centaines de familles palestiniennes s'entassent dans les hôpitaux déjà bondés, espérant y trouver un abri aux bombardements incessants, ont constaté mardi des journalistes de l'AFP dans le sud de la bande de Gaza.

Plus de 1.400 victimes en Israël, les frappes israéliennes ont tué près de 3.000 personnes

En Israël, où des dizaines de milliers de soldats sont déployés dans le sud, autour de la bande de Gaza, et dans le nord le long de la frontière avec le Liban, près de 500.000 personnes ont été évacuées depuis le 7 octobre afin d'éloigner les civils des zones de combat, selon armée. Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël depuis le début de la guerre. La plupart sont des civils morts le jour de l'attaque, la plus meurtrière depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948.

Les frappes de représailles israéliennes ont tué quelque 3.000 personnes, en majorité des civils palestiniens, dont des centaines d'enfants, selon les autorités locales. Le Hamas a annoncé mardi la mort d'un de ses commandants, Ayman Nofal, dans un raid israélien.

La visite de Joe Biden pour "réaffirmer la solidarité des Etats-Unis avec Israël"

À l'issue d'une nuit d'entretiens à Tel-Aviv avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a annoncé la visite de Joe Biden pour "réaffirmer la solidarité des Etats-Unis avec Israël". Joe Biden espère "entendre de la part d'Israël comment il mènera ses opérations de manière à minimiser les pertes civiles et à permettre l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza d'une manière qui ne profite pas au Hamas", a ajouté Antony Blinken.

Joe Biden doit aussi rencontrer le président égyptien, le roi de Jordanie et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Amman, alors que le risque d'un débordement du conflit inquiète à travers le monde.

L'Iran, ennemi d'Israël, a menacé d'une possible "action préventive" contre ce pays. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a prévenu mardi que "personne ne pourrait arrêter" les "forces de la résistance" à Israël, désignant ainsi les alliés régionaux de l'Iran (Syrie, Hamas, Hezbollah libanais entre autres), si les Israéliens poursuivaient leur guerre contre le Hamas.

2.000 militaires américains placés en état d'alerte

Les Etats-Unis ont annoncé mardi que 2.000 soldats américains avaient été placés en alerte pour un éventuel déploiement dans la région. La Maison Blanche a cependant indiqué ne "pas" avoir à ce stade d'indication d'un engagement plus fort de l'Iran dans la guerre.

La tension est vive aussi à la frontière avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah. Le mouvement, allié du Hamas, a annoncé mardi que quatre de ses membres avaient été tués dans le sud du Liban. En Cisjordanie, un territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël, au moins 61 Palestiniens ont été tués dans des violences depuis le 7 octobre, selon les autorités locales.

Otages : la Turquie a reçu des demandes d'aide de plusieurs pays

À Gaza, l'armée israélienne "commencera ses activités militaires renforcées lorsque le moment sera propice", a déclaré mardi son porte-parole, Jonathan Conricus. Il a prévenu que "si les otages sont tués, ce sera de la responsabilité du Hamas et le Hamas en paiera le prix". Une telle opération s'annonce périlleuse sur ce terrain très densément peuplé, alors que le nord de la bande de Gaza est truffé de tunnels où le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, cache ses membres et ses armes.

A l'aube du 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de terroristes du Hamas ont infiltré Israël par la terre et les airs, tuant plus d'un millier de civils et semant la terreur sous un déluge de roquettes. Environ 270 personnes, d'après les autorités, ont été abattues dans un festival de musique. L'armée israélienne a annoncé avoir récupéré après l'attaque les corps de 1.500  islamistes.

La Turquie, qui mène une médiation sur les otages, a annoncé mardi avoir reçu "des demandes de plusieurs pays" afin d'obtenir la libération de leurs citoyens, ajoutant que des discussions avaient commencé "notamment avec l'aile politique du Hamas".