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Clément Perruche
Pas moins de 40.000 personnes meurent en France chaque année d'un arrêt cardiaque. L'application "SAUV Life" mobilise des citoyens pour qu'ils prennent en charge les arrêts cardiaques avant l'arrivée des secours. Lionel Lamhaut, le créateur de l'application était l'invité d'Europe 1 vendredi matin pour expliquer comment fonctionne son dispositif.
INTERVIEW

Samedi aura lieu la journée internationale de l'arrêt cardiaque, qui cause en France près de 40.000 décès chaque année. Pourtant, tous les Français ne savent pas effectuer les gestes d'urgence qui sauvent en cas d'arrêt du cœur. Une application lancée par l'association "SAUV Life" multiplie les chances de survie via une communauté qu'elle peut mobiliser à tout moment. Lionel Lamhaut, médecin au Samu et président de "SAUV Life", était l'invité d'Europe 1 ce vendredi pour décrypter le fonctionnement de ce dispositif.

Multiplier les chances de survie

Pour les non-initiés, réaliser un massage cardiaque peut faire peur. Pourtant, "le plus grand risque, c'est de ne rien faire", prévient Lionel Lamhaut. Le fonctionnent de "SAUV Life", l'application qu'il a créée, est relativement simple. "Quand je reçois un appel pour un arrêt cardiaque, j'envoie les pompiers ou le Samu, comme d'habitude, et on déclenche l'application. Si vous êtes à proximité, vous allez recevoir une notification. Si vous êtes disponible, vous appuyez et le GPS va vous guider pour aller faire le massage cardiaque ou prendre un défibrillateur. Et le Samu va vous suivre pour vous guider et réaliser les gestes qui sauvent". 

En attendant l'arrivée des secours, qui mettent en moyenne 13 minutes à arriver, l'application permet de multiplier les chances de survie car "une minute sans massage cardiaque, c'est 10% de survie en moins", explique Lionel Lamhaut. "Donc en 10 minutes, il y a peu d'espoir."

"Un acte de citoyenneté"

L'idée de cette application lui est venue de son expérience de médecin urgentiste. "J'ai développé des techniques dans l'arrêt cardiaque, un genre de cœur artificiel qu'on peut mettre sur place. Quand on arrivait, il fallait que les gens aient été massés pour le cerveau soit encore en vie. Et souvent, on avait des gens qui disaient 'si j'avais su, je serais venu aider, je serais venu faire ce massage cardiaque, mais je n'étais pas au courant'. On a vu une présentation de quelque chose qui rassemblait à ça [l'application, NDLR]. On s'est dit qu'il fallait qu'on fasse quelque chose en France."

Afin de créer une communauté aussi grande que possible, tout le monde, formé ou non, peut s'inscrire sur l'application à partir de 15 ans. "C'est un acte de citoyenneté", affirme Lionel Lamhaut. "Tout le monde peut aider." La preuve : grâce à l'application, un adolescent de 16 ans a sauvé son voisin âgé en lui faisant un massage cardiaque. Grâce à l'application, 300 personnes ont déjà vu leur cœur repartir grâce à l'action d'un sauveteur. "C'est le citoyen qui sauve les gens. Ce n'est pas le pompier, c'est pas le médecin du Samu, c'est vous. Je peux inventer des machines hyper compliquées, ça ne servira à rien s'il n'y a pas eu de massage cardiaque pour sauver le cerveau."