Arabie saoudite : un «check» de réconciliation entre Joe Biden et Mohammed ben Salmane ?

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Joe Biden a rencontré et fait un "check" du poing vendredi avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. © Bandar AL-JALOUD / Saudi Royal Palace / AFP
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Wiiliam Molinié , modifié à
Le président américain Joe Biden a rencontré et fait un "check" du poing vendredi avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, accusé de graves violations des droits humains et considéré par Washington comme le commanditaire de l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

C'est l'image du jour sur la scène diplomatique, car elle était totalement inattendue. Joe Biden, qui fait un "check" du poing avec Mohammed ben Salmane. Le Président américain est en tournée au Moyen-Orient. Il avait promis pourtant pendant sa campagne de traiter l'Arabie saoudite "en paria". Mais Joe Biden a atterri tout à l'heure à Djeddah à bord d'Air Force One, dans l'espoir de se réconcilier avec Mohammed ben Salmane, le prince héritier saoudien. 

Une rencontre périlleuse

Concrètement, Joe Biden essaie de faire baisser les prix de l'essence, dans le contexte de la guerre en Ukraine qui a fait monter le pétrole à des niveaux record. Son objectif au président américain, c'est de convaincre les monarchies du Golfe d'ouvrir les vannes et d'exporter davantage pour que les marchés respirent à nouveau.

C'est une opération périlleuse, d'abord parce que la relation entre Mohammed ben Salmane, le prince héritier, et Joe Biden est conflictuelle. Le président américain l'a publiquement tenu pour responsable de l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, ce que Riyad a toujours nié. Cette rencontre est l'occasion de tourner la page de cette brouille. C'est aussi un jeu d'équilibriste pour Joe Biden qui cherche dans le même temps à rester fidèle à la défense des droits humains. Cette rencontre signe le retour de l'Arabie saoudite dans le concert des nations

Joe Biden impopulaire aux États-Unis

Ce déplacement est très critiqué aux États-Unis, à quelques mois seulement des élections de mi-mandat en novembre prochain. Le risque est que le président américain égratigne encore davantage sa popularité, alors même que moins d'un Américain sur trois souhaite aujourd'hui que Joe Biden soit candidat à sa succession en 2024, selon un sondage relayé par la presse américaine au début du mois.