Joe Biden rend visite actuellement au prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane.
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William Molinié, édité par Romain Rouillard
Sur fond de crise énergétique, Joe Biden rend visite à Mohammed Ben Salmane, le prince héritier d'Arabie Saoudite. L'objectif pour Washington est d'adoucir ses relations avec la puissance pétrolière du golf afin qu'elle accepte d'exporter davantage d'or noir, ce qui ferait mécaniquement baisser les prix.

Après l'affaire Khashoggi, ce journaliste saoudien tué à Istanbul, les États-Unis avaient qualifié l'Arabie Saoudite d'"État paria". Mais aujourd'hui, l'heure est à la normalisation des relations entre Washington et Riyad. Ce vendredi, le président américain Joe Biden rend visite au prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane. Et sur fond de crise énergétique, le ton a bien changé. 

Il faut dire que la guerre en Ukraine a fait monter le prix du pétrole à des niveaux records. Joe Biden souhaite donc que l'Arabie Saoudite ouvre les vannes de l'or noir et qu'elle exporte davantage pour faire retomber les prix. C'est en quelque sorte un retour à la realpolitik pour Washington, dont l'objectif est de tourner la page de la brouille qui a suivi la mort du journaliste Jamal Khashoggi.

Un déplacement vivement critiqué 

 

Le renseignement américain avait accusé début 2021 Mohammed Ben Salmane, le prince héritier, d'avoir validé cet assassinat, ce que l'Arabie saoudite a démenti. Joe Biden avait promis, dans la foulée, de traiter la monarchie du Golfe en État paria.

Bien que le ton soit à l'apaisement, le déplacement de vendredi, son premier en tant que président américain, est très risqué pour Joe Biden. Le chef d'État fait l'objet de vives critiques en interne où il est accusé de revirement. S'il doit bien rencontrer "MBS", on ne sait pas si cette entrevue sera rendue publique mais tout est question d'image.

La photo de la poignée de main entre Biden et MBS signerait le retour de l'Arabie saoudite dans le concert des nations mais elle risquerait de détériorer encore plus l'impopularité de Joe Biden, qui atteint déjà des sommets aux États-Unis. Moins d'un Américain sur trois souhaite aujourd'hui qu'il se présente à sa propre succession en 2024, selon un sondage révélé par la presse au début du mois.