Amazonie : la ministre des Outre-mer et des élus guyanais réclament "un fonds international"

Plus de 20 millions de personnes vivent en Amazonie, actuellement ravagée par des incendies.
Plus de 20 millions de personnes vivent en Amazonie, actuellement ravagée par des incendies. © Lula SAMPAIO / AFP
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avec AFP
Dans une tribune, la ministre des Outre-mer Annick Girardin et des élus de Guyane demandent la création d'un fonds international "contre les feux de forêt et pour le reboisement", alors que l'Amazonie est en proie aux incendies.

La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, et des élus de Guyane réclament dimanche la création d'un fonds international "contre les feux de forêt et pour le reboisement" alors que les incendies qui font rage en Amazonie ont provoqué une émotion planétaire.

"Préservons ce bien commun de l'humanité"

"La France, pays d'Amazonie. Préservons ce bien commun de l'humanité", s'intitule leur tribune publiée par le Journal du Dimanche et qui rappelle que la Guyane, territoire français d'Amérique du sud, est touchée directement par ces incendies.

"On l'oublie souvent, le président brésilien (Jair Bolsonaro) l'oublie : la plus grande frontière extérieure de la France, c'est entre la Guyane et le Brésil", avait déjà insisté le président Emmanuel Macron vendredi, alors que les feux en Amazonie, l'un des poumons verts de la Terre, se sont invités en urgence au menu du sommet du G7.

"Alors que la forêt amazonienne, qui s'étend sur neuf pays dont la France, a perdu plus de 550.000 km2 ces dix dernières années, soit la superficie de l'Hexagone, c'est plus de 2.500 km2, équivalent à la taille de La Réunion, qui ont été abattus pendant le seul mois de juillet, principalement au Brésil", déplorent les signataires de la tribune, dont Rodolphe Alexandre, président de la collectivité territoriale de Guyane, et Sylvio Van Der Pijl, président du grand conseil coutumier des populations amérindiennes et bushinengué.

Une demande de fonds à l'Union européenne

"Ces hectares perdus, ce sont autant de puits de carbone annihilés, c'est une biodiversité exceptionnelle qui disparaît peu à peu", ajoutent-ils, applaudissant le refus de M. Macron de ratifier en l'état l'accord commercial UE-Mercosur.

Notant que "les habitants autochtones de la forêt" étaient les "premiers impactés", les élus plaident pour la création d'un "fonds international, qui ne serait pas directement dépendant des États, et qui pourrait, en fonction des montants rassemblés, lancer des actions de lutte concrètes, ponctuelles, ciblées directement sur les acteurs locaux, contre les feux de forêt et pour le reboisement". Les signataires demandent par ailleurs "à l'Union européenne de doubler son fonds de développement interrégional dédié à la biodiversité et au développement de l'Amazonie".