Algérie : des prétendants à la présidentielle condamnés à 10 ans de prison

Trois prétendants à la présidentielle algérienne de 2024 ont été condamnés lundi à dix ans de prison ferme pour corruption. Ceux dont la candidature avait été rejetée restent libres et ont désormais dix jours pour faire appel. Ils doivent également s'acquitter d'une amende d'environ 6.700 euros.
Trois prétendants à la présidentielle algérienne de septembre 2024, dont les candidatures avaient été rejetées, ont été condamnés lundi à dix ans de prison ferme pour corruption, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.
Le Parquet avait requis cette peine à l'encontre de la femme d'affaires Saida Neghza, de l'ancien ministre Belkacem Sahli et d'Abdelhakim Hamadi, accusés d'achat de parrainages. L'élection avait été remportée par le président sortant Abdelmadjid Tebboune.
70 accusés dans l'affaire
Les trois prétendants à la présidentielle 2024 restent libres et ont 10 jours pour faire appel. Ils doivent également s'acquitter d'une amende d'environ 6.700 euros. Quelque 70 autres accusés dans cette affaire, dont trois fils de Saida Neghza, ont été condamnés à des peines allant de cinq à huit ans. Parmi ces accusés figurent aussi des élus locaux et des membres de l'organisation patronale CGEA.
Amokrane Azouza, l'un des fils de Saida Neghza, condamné par contumace à huit ans de prison car à l'étranger, a publié sur Facebook une réaction de son frère Bachir, qui se trouve lui en Algérie et a écopé de huit ans également. "Un jour, la vérité éclatera, et chacun portera le poids de ses actes", a affirmé Bachir, cité par son frère.
Ils étaient jugés pour des accusations de "trafic d'influence, offre ou promesse de dons en numéraire en vue d'obtenir ou de tenter d'obtenir des voix d'électeurs, abus de fonction, obtention de dons en numéraire ou de promesses de voix électorales et escroquerie", selon le Parquet.
Les candidats devaient présenter au moins 600 signatures d'élus de différentes assemblées répartis dans 29 préfectures, ou au minimum 50.000 signatures d'électeurs inscrits, avec au moins 1.200 signatures par préfecture.