Afghanistan 1:44
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Océane Théard, avec
Étudiant de 29 ans à La Sorbonne, Ahmad avait décidé de revenir en Afghanistan il y a un mois, pour aider sa famille face à la progression des talibans dans le pays. Ces derniers, arrivés au pouvoir, ciblent les personnes qui, comme lui, ont aidé le gouvernement et les Américains. Il témoigne de son quotidien de plus en plus difficile sur Europe 1.
TÉMOIGNAGE

Les images circulent depuis quelques jours : des milliers de personnes sont massées à l'aéroport de Kaboul, tassées dans des avions cargo, avec une seule idée en tête, fuir le pays. Parmi eux, il y a Ahmad, âgé 29 ans. Ce jeune homme étudie à Paris et poursuit ses études à La Sorbonne à la rentrée. Face à l'avancée des talibans, il a décidé de rentrer en Afghanistan le mois dernier pour mettre sa famille en sécurité. Mais désormais, il est impossible pour lui de rentrer en France.

"Je ne peux pas prendre de risques pour ma famille"

Tous les jours, alors qu'une partie de la population manifeste sa colère, Ahmad se rend à l'aéroport dans l'espoir d'atteindre les portes d'embarquement. Avant ses études en France, le jeune homme a travaillé dans une base militaire pour le compte du gouvernement afghan, il a donc peur d'être une cible des talibans. "Les talibans, ils tuent spécifiquement les gens comme moi qui ont travaillé avec le gouvernement et les Américains, par exemple", explique-t-il. "La semaine dernière, ils ont tué 200 personnes d'une ville d'Afghanistan. Ces gens étaient des personnes qui travaillent avec le gouvernement et avec les Américains. Ils les ont tués avec leur famille."

Pour cet étudiant, il s'agit aujourd'hui d'échapper aux talibans, qui se sont installés dans la capitale afghane. "Je ne peux pas prendre de risques pour mes parents et je suis bloqué. En ce moment, je suis caché. J'habite dans une autre maison, dans un autre arrondissement de Kaboul."

Une situation "catastrophique" sur place

Dans le même temps, Ahmad tente toujours de fuir le pays, en proie à un pouvoir qui prône le fondamentalisme islamique. "Je suis allé deux fois à l'aéroport", raconte-t-il à Europe 1. "J'ai essayé de rentrer, mais c'est impossible. Il y a les talibans et les forces américaines sur place. Il y a plus de 10.000 personnes qui attendent de rentrer. La situation, pour moi, est catastrophique ici", résume-t-il, inquiet pour les prochains jours.