Accord nucléaire iranien : il n'y a "pas de plan B", affirme Macron

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avec AFP
L'accord sur le nucléaire iranien est imparfait mais il n'y a pas de "meilleure option" pour le moment, estime Emmanuel Macron.

Le président français Emmanuel Macron a affirmé qu'il n'avait "pas de plan B" si les Etats-Unis mettaient à exécution leur menace de sortir de l'accord nucléaire signé en 2015 avec l'Iran. "Je n'ai pas de plan B pour le nucléaire contre l'Iran", a déclaré Emmanuel Macron dans un entretien en anglais à la chaîne américaine Fox News diffusé dimanche, à la veille de sa visite d'Etat à Washington.

L'accord signé en juillet 2015 entre Téhéran et les grandes puissances (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) est jugé trop laxiste par Donald Trump qui menace de rétablir les sanctions contre l'Iran et de se retirer du texte si les signataires européens ne le durcissent pas avant le 12 mai.

Téhéran menace de reprendre l'enrichissement d'uranium. Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a averti samedi que Téhéran reprendrait "vigoureusement" l'enrichissement d'uranium en cas de rupture de l'accord et prendrait des "mesures drastiques", sans autre précision. Le président américain refuse les "sunset clause", selon lesquelles certaines restrictions aux activités nucléaires iraniennes tombent progressivement à partir de 2025, et s'inquiète notamment de l'influence iranienne au Moyen-Orient ainsi que de son programme balistique.

Pas de "meilleure option" que l'accord pour le moment. Cet accord, négocié pendant une décennie et qui vise à empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, est imparfait mais il n'y a pas de "meilleure option" pour le moment, a souligné le président français. "Je veux lutter contre les missiles balistiques, je veux contenir son influence régionale", a assuré à propos de l'Iran Emmanuel Macron, qui compte dire à son homologue américain : "Ne quittez pas l'accord tant que vous n'avez pas de meilleure option pour le nucléaire, et complétons-le."

L'Iran est accusé par les Occidentaux et ses voisins arabes d'ingérence au Moyen-Orient, notamment au Yémen, au Liban et en Syrie, où des "conseillers militaires" et des volontaires iraniens, afghans, pakistanais et irakiens épaulent l'armée syrienne contre les groupes djihadistes et rebelles. Alors que Donald Trump souhaite retirer les troupes américaines de Syrie, estimant avoir remporté la bataille contre le groupe Etat islamique, Emmanuel Macron a souligné qu'un retrait laisserait "le terrain au régime iranien, à Bachar al-Assad". "Et ils prépareront une nouvelle guerre. Ils alimenterons un nouveau terrorisme", a-t-il ajouté.