Zapatero met l’Espagne à la diète

© REUTERS
  • Copié
Europe1.fr (avec agences) , modifié à
De nouvelles mesures d'austérité ont été annoncées sous la pression des marchés et de l'UE.

Après la Grèce et les résolutions françaises, la mode du régime minceur pour les dépenses publiques gagne l’Espagne. Le chef du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a annoncé mercredi de dures mesures d'austérité sous la pression des marchés, de l'UE et de Barack Obama, pour tenter de restaurer la crédibilité financière du pays.

Une économie de 15 milliards

José Luis Rodriguez Zapatero a détaillé au Parlement une accélération douloureuse de la réduction des dépenses publiques, de 15 milliards supplémentaires en 2010 et 2011. Il a annoncé une baisse moyenne des salaires des fonctionnaires de 5% à partir de juin, leur gel en 2011, la suppression de la revalorisation automatique de retraites et la fin d'une aide de 2.500 euros aux familles. Il a également fait part entre autres de la suppression de 6 milliards d'investissements publics, d'une coupe de 600 millions dans l'aide au développement.

Pressions

La semaine dernière encore, au cœur de la tempête boursière qui s'abattait sur l'Espagne, Zapatero avait écarté toute mesure additionnelle à son plan d'austérité de 50 milliards d'euros. Il l’avait présenté au début du mois pour ramener les déficits publics de 11,2% du PIB en 2009 à 3% en 2013. Mais l'Espagne, 4e économie de la zone euro, dont elle est devenue un maillon faible, a dû céder dimanche à la pression des pays de la zone euro qui ont approuvé un plan massif de 750 milliards pour défendre la monnaie unique. Et la pression s'est accrue sur le gouvernement espagnol durant la semaine après le coup de téléphone de Barack Obama mardi soir exhortant Jose Luis Rodriguez Zapatero à une attitude "résolue" dans ses efforts pour mettre en œuvre ses réformes économiques.

Réactions

Le chef des conservateurs espagnols Mariano Rajoy a durement critiqué l'"improvisation" de José Luis Rodriguez Zapatero, l'accusant d'avoir, par ses tergiversations, fait de l'Espagne un "pays sous protectorat". Le Premier ministre s'est, lui, défendu d'improviser, affirmant que nul ne pouvait prédire la panique qui s'est emparée des marchés la semaine dernière. L'Espagne s'était brutalement retrouvée sous le feu d'investisseurs semblant craindre qu'elle ne prenne le même chemin que la Grèce, qui a due être sauvée de la banqueroute par l'UE et le FMI.