Wikileaks, le site qui énerve la Maison-Blanche

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Hélène Favier , modifié à
Le site web est spécialisé dans le renseignement. Sa marotte : la position américaine en Afghanistan.

Une fois de plus, ce week-end, il a suscité la colère du gouvernement américain. Le fondateur Wikileaks, Julian Assange, 39 ans, a dû monter au créneau lundi pour défendre son site web, spécialisé dans la publication de documents confidentiels ayant trait à la guerre en Afghanistan.

La Maison-Blanche s'énerve

La veille, la Maison-Blanche avait fermement condamné la publication, sur ce site, de documents confidentiels sur des liens supposés entre les services secrets pakistanais et les insurgés afghans.

Ces documents laissent entendre que le Pakistan, un allié des Etats-Unis, permet à des membres de son service de renseignement de traiter directement avec les talibans.

Les scoops de Wikileaks

Avec ces révélations Wikileaks n'en est pas à son coup d'essai. Fondé en décembre 2006, le site internet se veut "la première agence de renseignement du peuple" et fait appel à des contributeurs anonymes.

Il s'est fait connaître en 2009 en publiant des documents internes à la compagnie multinationale Trafigura impliquée dans l'affaire du déversement de produits toxiques en Côte d'Ivoire, puis en diffusant plus d'un demi-million de messages échangés aux Etats-Unis le jour des attentats du 11 septembre.

Une vidéo sur une bavure américaine

Autre scoop marquant du site : la publication en avril dernier d'une vidéo montrant une attaque d'hélicoptère Apache à Bagdad en 2007 lors de laquelle une dizaine de civils avaient été tués dont deux employés de l'agence de presse Reuters.

Le gouvernement américain a plusieurs fois critiqué le site, soulignant que ces fuites à la presse menaçaient la sécurité du pays. La Maison Blanche estime que Wikileaks "n'est pas un site d'information objectif mais plutôt une organisation qui s'oppose à la politique américaine en Afghanistan", fait savoir un responsable sous couvert de l'anonymat.

"Le bon journalisme est controversé"

Selon Julian Assange, le site fonctionne à partir de serveurs en Suède et en Belgique, deux pays aux législations favorables à la protection des sources. Il emploie une demi-douzaine de volontaires à plein temps et fait appel à des experts.

"Le bon journalisme est controversé par nature", a affirmé lundi, au journal The Guardian, Julian Assange - ancien hacker et informaticien australien. "C'est le rôle du journalisme que de s'en prendre aux puissants et lorsqu'ils sont mis au défi, il y a toujours des réactions".

En mai dernier, Julian Assange s'est vu brièvement confisquer son passeport par les autorités australiennes et, selon lui, ses avocats lui ont recommandé en juin de ne pas se rendre aux Etats-Unis.