Syrie : les insurgés ne perdent pas espoir

Le quartier Bab Amr de Homs a été dévasté par les troupes du régime.
Le quartier Bab Amr de Homs a été dévasté par les troupes du régime. © Reuters
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Morgane Tual avec Laure Dautriche et agences , modifié à
Malgré la prise de Baba Amr jeudi, les opposants comptent poursuivre leur combat.

Le quartier de Bab Amr à Homs, symbole de la révolte syrienne, est dévasté, ravagé, après deux jours de combats et des semaines de bombardements incessants.

Mais pour les opposants au régime, pas question de baisser les bras. "Tout le sang qui a coulé à Homs ne pourrait pas éteindre la révolution", a affirmé Maarouf al-Dawalibi, président du Conseil national syrien uni, au micro d'Europe 1. "Au contraire, ce sang ne sera que du fuel pour enflammer encore plus la révolution, pour qu'elle aille encore plus loin".

"cette révolution ne s'arrêtera pas"

Après un an de combats et plus de 7.500 morts parmi les civils, l'armée pense avoir "brisé les reins" de l'insurrection, selon les termes de Taleb Ibrahim, un commentateur proche du pouvoir. Mais pour Maarouf al-Dawalibi, "cette révolution ne s'arrêtera pas, le peuple syrien veut retrouver sa dignité et sa liberté".

Le retrait des rebelles jeudi à Bab Amr était "tactique", selon Riad Assaad, chef de l'Armée syrienne libre, "par souci pour les vies de civils restants". Depuis, les insurgés, peu équipés face à l'artillerie lourde de l'armée du régime, ont décidé de repenser leur organisation.

Les révolutionnaires se réorganisent

A Paris, ils ont formé un "bureau militaire" chargé de coordonner et d'organiser la rébellion armée sous un commandement unifié. "On va déterminer nos demandes, nos besoins en armes, et on verra dans quel pays les chercher", a expliqué le président du Conseil national syrien, Burhan Ghalioun. Avant d'appeler la communauté internationale à "intervenir immédiatement pour prévenir un éventuel massacre".

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a approuvé jeudi une résolution condamnant la violence et réclamant l'arrêt des attaques contre les civils. Le Conseil de sécurité a aussi demandé aux autorités syriennes "d'autoriser un accès libre, total et immédiat du personnel humanitaire à toutes les populations qui ont besoin de secours".

Le régime de plus en plus isolé

Damas s'est dit prête à discuter d'une visite de la responsable des opérations humanitaires à l'Onu, Valerie Amos, jusqu'ici refoulée.

Le régime syrien se retrouve de plus en plus isolé. Il pouvait jusqu'ici compter sur le soutien de Moscou et de Pékin, mais Vladimir Poutine a récemment pris ses distances avec Bachar al-Assad. "Nous n'avons pas de relation spéciale avec la Syrie", a-t-il déclaré au Times, "Nous avons seulement intérêt à ce que le conflit soit résolu".

En attendant, à Bab Amr, les perquisitions et les arrestations se poursuivent.