Pascal Boniface, fondateur et directeur de l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) a estimé lundi sur Europe 1 que la Syrie était "déjà en guerre civile". "On n'est plus à l'état d'une révolution réprimée par les forces gouvernementales. Il y a des armes des deux côtés, on voit qu'il y a des combats en pleine ville", a-t-il expliqué.
Pour lui, les jours de Bachar al-Assad "sont comptés", "mais on ne sait pas d'ici combien de temps il perdra le pouvoir". La bataille d'Alep, deuxième ville du pays où les forces du régime tentent de reprendre le contrôle, est "une étape importante, mais une étape parmi d'autres" et "n'est pas l'issue finale du conflit". "Même si les forces gouvernementale reprennent le contrôle d'Alep, les combats reprendront, sous une forme ou sous une autre".
Quant à l'éventualité d'une intervention internationale, elle est "empêchée par les désaccords à l'ONU", en raison du veto russo-chinois, a-t-il rappelé, notant que "les Occidentaux n'ont ni la volonté, ni même les moyens d'intervenir seuls" et n'ont "pas envie d'être pris dans un nouveau conflit dont on connaît le début, mais dont on ne connaîtrait pas l'issue".