Reporters tués : Fabius veut "retrouver les assassins"

© REUTERS
  • Copié
Fabienne Cosnay avec AFP , modifié à
La France va accroître les mesures de sécurité autour de Kidal dans les prochaines heures.

Réunion de crise à l’Elysée. Qui a assassiné Ghislaine Dupont et Claude Verlon ? Dans quelles circonstances les deux journalistes de RFI ont-ils été enlevés et tués samedi à Kidal dans le Nord du Mali ? Pourquoi ? Ces questions, encore largement sans réponse, ont été abordées, dimanche matin, lors d’une réunion de crise à l’Elysée. Autour de François Hollande, les ministres des Affaires étrangères et de la Justice Laurent Fabius et Christiane Taubira, ainsi qu'un représentant de la Défense et des services secrets.

"Assassinés froidement". A l’issue de cette réunion de crise, Laurent Fabius a précisé que Claude Verlon et Ghislaine Dupont, avaient été "assassinés froidement". "L'un a reçu deux balles, l'autre trois balles", a précisé le ministre des Affaires étrangères. "Leurs corps ont été retrouvés à quelques mètres de la voiture, qui était fermée à clef, et aucun impact de balle n'a été retrouvé sur la voiture", abandonnée à 12 km de Kidal.

Sécuriser Kidal. La France va accroître les mesures de sécurité autour de Kidal dans les prochaines heures. "Des instructions ont été données pour que tout soit mis en oeuvre afin de retrouver les assassins", a déclaré le chef de la diplomatie française. "La sécurisation de l'ensemble de la zone et des zones voisines, s'agissant en particulier des ressortissants français, va bien sûr être accrue. De source gouvernementale, il s'agirait de rendre la présence française "plus visible" à l'extrême nord du Mali. Kidal, bastion des rebelles touaregs, reste une localité très instable.

Quelque 200 militaires français, basés à l'aéroport, et de troupes de la Minusma, la force de maintien de la paix de l'ONU au Mali, y sont présents. "Par la force des choses, Kidal bénéficie d'une sorte de statut à part (…) Le contingent de la Minusma qui est là-bas est plus ou moins cantonné, et Serval (la force française, ndlr) ne dispose pas des effectifs pour sécuriser la ville", a résumé dimanche sur France 24 le ministre malien de la Défense Soumeilou Boubeye Maiga.

Qui sont les assassins ? Pour l'heure, on ignore à quelle organisation appartenaient les ravisseurs. Plusieurs groupes islamistes circulent dans la région, notamment Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ou Ansar Dine. Laurent Fabius n'a pas précisé qui la France soupçonnait précisément. "Les assassins ce sont ceux que nous combattons, c'est-à-dire les groupes terroristes qui refusent la démocratie et qui refusent les élections", a déclaré le locataire du Quai d’Orsay.