Quand Thatcher traitait avec Gorbatchev

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Des documents révèlent la pression exercée par la Dame de fer durant la grève des mineurs.

D’un côté, l’occupante la plus libérale du 10 Downing Street. De l’autre, le dernier président de l’Union soviétique. En octobre 1984, tout opposait Margaret Thatcher et Mikhail Gorbatchev. La première a pourtant fait pression sur le second pour tenter de "casser" financièrement la grève des mineurs. C’est le journal The Guardian qui a révélé l’information dimanche en s’appuyant sur des documents officiels d’époque.

A la fin de l’année 1984, les mineurs britanniques n’ont plus d’argent en caisse pour financer au jour le jour leur grève qui dure depuis six mois. Les leaders syndicaux britanniques se tournent alors vers leurs homologues soviétiques. Un montage financier, via des comptes en banque suisses pour être plus discret, est imaginé. Mais Margaret Thatcher en a vent et décide d’agir.

Une pression "diplomatique"

Alors que Mikhail Gorbatchev, qui va accéder au pouvoir, annonce une visite en Grande-Bretagne pour tenter de réchauffer les relations entre l’Est et l’Ouest, la pression monte. L’ambassadeur soviétique puis Mikhail Gorbatchev sont mis en garde contre "toute forme d’aide qui serait apportée aux mineurs britanniques".

Lors d’un tête-à-tête à Chequers, la résidence d’été du Premier ministre britannique, Mikhail Gorbatchev nie avoir donné son feu vert à la signature d’un chèque pour aider les mineurs soviétiques. Ce qui se révélera faux. Mais la pression "diplomatique" de Margaret Thatcher a fonctionné : jamais l’argent ne parviendra aux grévistes.

"Sacrifier les intérêts des mineurs britanniques était le prix à payer pour ne pas mettre en colère la Dame de fer" et ne pas mettre en péril les relations encore fragiles entre l’URSS et la Grande-Bretagne, raconte The Guardian. Quelques temps plus tard, Margaret Thatcher dira de Mikhail Gorbatchev : "je l’apprécie. On peut faire des affaires ensemble".