Prise d'otages d'In Amenas : le combat d'un fils

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et Walid Berrissoul , modifié à
EXCLU E1 - Le fils de Yann Desjeux, tué il y a un an, s'est "promis de découvrir la vérité".

Un doute insupportable. Il y a un an, une prise d'otages éclatait sur un complexe gazier à In Amenas, en Algérie. Bilan : 38 morts. Parmi eux, le Français Yann Desjeux, un ancien parachutiste. Pour connaître notamment les circonstances de sa mort, la justice française a décidé de nommer trois juges antiterroristes. Car depuis un an, sa famille cherche à savoir s'il a été tué par les terroristes ou par l'armée algérienne lors de l'assaut. Une incertitude qui ronge Florian, le fils de la victime, qui a accepté de se confier pour la première fois au micro d'Europe 1. "Le fait de ne pas savoir, ça m’empêche de dormir, d’avancer dans la vie, de reprendre un nouveau souffle pour reprendre une vie stable et serein. C’est quelque chose d’important pour moi et pour ma famille", confie-t-il.

"Je me suis promis de découvrir la vérité". Le fils de Yann Desjeux, qui travaillait comme adjoint à la sécurité à In Amenas, a confié à Europe 1 s’être "promis de découvrir la vérité" sur la mort de son père. "Les questions sont venues au moment où je suis allé chercher le corps de mon père en Algérie, entouré de quarante cercueils, je me suis penché sur son cercueil et je me suis promis de découvrir la vérité. Et cette promesse, elle n’est pas terminée", conclut-il.

In Amenas : il veut "découvrir la vérité"par Europe1fr

Voilà où en est son enquête. "J’ai réussi à retracer le parcours de mon père depuis le début [de la prise d’otages] jusqu’à quelques instants avant sa mort. Il nous manque malheureusement 20 à 30 minutes de la fin de sa vie", explique Florian Desjeux. "Et ces 20 à 30 minutes, ça fait un an que je cherche à savoir ce qu’il s’est passé", précise-t-il.

"On sait que ce sont des balles de kalachnikov qui l’ont tué mais on ne sait pas de quel côté ça venait", poursuit Florian Desjeux, ajoutant que "les kalachnikovs étaient dans les mains des terroristes, mais aussi dans les mains de l’armée algérienne". Le fils raconte que les dernières personnes à avoir vu son père vivant l’ont vu "attaché, menotté, avec le chef des terroristes". Il estime aujourd'hui que son père a "très probablement servi de bouclier humain".

La justice française mobilisée. Le parquet de Paris a ouvert la semaine dernière une information judiciaire. Et selon les informations d'Europe 1, la justice française a désormais en sa possession les procès-verbaux d'audition des trois terroristes survivants du commando. Mais les juges français doivent maintenant demander aux autorités algériennes de pouvoir enquêter sur place, une procédure qui risque de prendre des années.

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