Obama presse Kadhafi de partir "maintenant"

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avec agences , modifié à
Pour le président américain, il a perdu toute légitimité. Paris ferme son ambassade.

La pression internationale sur la Libye est montée d’un cran ce week-end, avec notamment la prise de sanctions par deux acteurs importants des relations internationales, le Conseil de sécurité de l’ONU et les Etats-Unis. Le but est le même : inciter Mouammar Kadhafi à délaisser le pouvoir tout en évitant un bain de sang.

Samedi, Barack Obama a déclaré, dans un communiqué, que le dirigeant libyen devait "partir maintenant" car il a perdu la légitimité pour rester au pouvoir.

La France rapatrie son personnel diplomatique

La France, de son côté, a annoncé samedi la fermeture provisoire de son ambassade en Libye et le rapatriement de son personnel diplomatique. "En raison de la dégradation des conditions de sécurité en Libye, l'ambassade de France à Tripoli suspend temporairement ses activités à compter de ce jour", écrit le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Plus tôt dans la journée, la France a appelé les opérateurs financiers à signaler tout mouvement suspect autour des avoirs du dictateur libyen et de ses proches. "Les opérations (...) devront sans délai faire l'objet d'une déclaration à Tracfin. Les déclarants sont par ailleurs invités à signaler particulièrement les déclarations concernant des opérations mettant en péril le suivi des sommes concernées (retraits substantiels en espèces, achat de métaux précieux, envois de fonds vers l'étranger, etc.)", précise Tracfin, la cellule anti-blanchiment du ministère de l'Economie et des Finances, dans un communiqué.

Obama bloque les flux financiers

Ce nouveau train de sanction intervient alors que le leader libyen a appelé vendredi ses partisans à prendre les armes contre les manifestants dans un pays à feu et à sang où il y aurait déjà plusieurs milliers de victimes.

Le président américain Barack Obama a signé un décret présidentiel gelant les avoirs et bloquant les biens aux Etats-Unis du colonel Kadhafi et de ses quatre fils. "Le régime de Mouammar Kadhafi a bafoué les normes internationales et la morale élémentaire, il doit être tenu responsable", a déclaré le président Obama.

"Ces sanctions visent en conséquence le régime Kadhafi, mais protègent les biens qui appartiennent au peuple libyen", a ajouté le président américain.

L’ONU instaure un embargo sur les armes

Le Conseil de sécurité a unanimenent adopté samedi une résolution imposant un embargo sur les armes, une interdiction de voyager et un gel des avoirs de Mouammar Kadhafi et de ses proches en raison de la répression meurtrière en Libye.

Le projet de résolution du Conseil de sécurité rédigé par les Occidentaux avertit en outre Mouammar Kadhafi que les violences pourraient être considérées comme des crimes contre l'humanité, selon des diplomates. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a par ailleurs réclamé dans une résolution la suspension de la Libye de ses rangs, ainsi qu'une enquête indépendante sur les violences.

L’Union européenne limite les visas

L'Union européenne a décrété un embargo sur les armes, ainsi que des gels d'avoirs et des interdictions de visas à l'encontre de Mouammar Kadhafi et ses proches. Alors que les violences secouaient tout le pays ainsi que Tripoli, le nombre de morts se compterait par milliers et non par centaines, a affirmé l'ambassadeur adjoint de la mission libyenne à l'ONU, Ibrahim Dabbashi, qui a fait défection. D'autres sources évoquent entre 300 et un millier de tués.