Obama : "nous devons agir" sur le climat

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avec AFP
Le président américain s’est montré ferme sur la question, reprenant son objectif de 2009.

L’INFO. C’est son nouveau cheval de bataille. Barack Obama a présenté mardi un vaste plan de lutte contre le réchauffement climatique, en prévenant qu’il n’avait aucune patience pour ceux qui nient cette réalité. Un grand nombre de membres du Congrès estiment en effet qu’il n’y a aucun lien entre le réchauffement de la planète et l’action humaine. Pour contourner ces climato-sceptiques, Barack Obama a donc annoncé des mesures ne nécessitant pas leur approbation, lançant, "en tant que président, en tant que père et en tant qu'Américain" : "nous devons agir".

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Des objectifs pour 2020 et 2030. Barack Obama a repris mardi l’engagement pris en 2009 de réduire d’ici 2020 les émissions de gaz à effet de serre de 17% par rapport à leur niveau de 2005. Et d’ici 2030, il entend réduire la pollution carbonique d’au moins trois milliards de tonnes en cumulé, soit la moitié des émissions annuelles du pays. Dans la ligne de mire du président, les centrales au charbon. Barack Obama a demandé à l’Agence de protection de l’environnement (EPA) de travailler avec les acteurs du secteur pour établir des normes, en concertation avec les États. Sont également prévus 8 milliards de garanties de prêts pour encourager les investissements dans des technologies énergétiques innovantes.

Des villes mieux préparées. Devant les étudiants de l’université de Georgetown, Barack Obama a aussi prévenu que les Américains étaient "déjà en train de payer le prix de l’inaction" sur le sujet. Sous une chaleur écrasante, comme pour mieux souligner son propos, le président a détaillé d’autres mesures, visant à protéger le territoire des effets du changement climatique, contre la montée des eaux, contre des tempêtes plus violentes ou des sécheresses plus fréquentes.

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Keystone XL, un dossier chaud. Sur le très controversé projet d’oléoduc géant entre le Canada et le Texas, baptisé Keystone XL, Barack Obama s’est montré plutôt prudent. Le président américain est prêt à donner son feu vert à ce projet cher au Canada, à condition qu’il "n’exacerbe pas de manière significative le problème de la pollution carbone".

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"Guerre contre le charbon". Les annonces de Barack Obama ont été accueillies par une levée de boucliers chez les élus, républicains comme démocrates. Le président est accusé d’avoir lancé une "guerre contre le charbon", note le Washington Post. Dans son propre camp, des élus ont pris leurs distances, comme la sénatrice démocrate Mary Landrieu, pour qui "des régulations trop zélées font du mal à notre économie". Du côté des associations de défense de l’environnement, on se dit en revanche plutôt satisfait, même si ce plan arrive un peu tard au goût de certains.

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Pas le même effort que les Européens. L’Union européenne a de son côté salué l’engagement de Barack Obama. Tout en réclamant des "actions concrètes" et en notant que les positions américaines n’avaient pour le moment "pas varié". L’engagement de réduction de 17% par rapport à 2005 est jugé "insuffisant" à Bruxelles. Pour 2020, les Européens se sont imposés de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à 1990. Côté américain, l’effort proposé ne correspond qu’à une réduction de 4% par rapport aux niveaux de 1990.