Norvège : où en est l'enquête ?

La police norvégienne a notamment effectué des recherches sur l'île d'Utoeya où a eu lieu la fusillade vendredi.
La police norvégienne a notamment effectué des recherches sur l'île d'Utoeya où a eu lieu la fusillade vendredi. © Reuters
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et agences , modifié à
La police tente de déterminer les circonstances exactes de la double attaque de vendredi.

Entendu depuis vendredi par la police, le suspect dans les deux attaques de vendredi à Oslo a été présenté devant un juge lundi. Ce dernier a confirmé le placement du suspect en détention provisoire pour une durée de huit semaines. Europe1.fr fait le point sur les avancées de l’enquête.

Le suspect reconnaît les faits. Le suspecta reconnu être l'auteur des deux attaques, a déclaré son avocat, Geir Lippestad, aux médias norvégiens dans la nuit de samedi à dimanche. Anders Behring Breivik, qui a par ailleurs été inculpé pour la double attaque estime n'avoir "rien fait de répréhensible", a déclaré son avocat dimanche. Le même jour, la police d'Oslo a aussi indiqué qu'il reconnaissait les faits mais "pas sa responsabilité criminelle". "Il considère que c'était cruel de devoir mener ces actions mais que, dans sa tête, c'était nécessaire".

L’homme dit avoir agi seul. Anders Behring Breivik affirme avoir agi seul, selon la police norvégienne. Les enquêteurs cherchent cependant toujours à déterminer s'il y avait un ou plusieurs tireurs lors de la fusillade sur l'île d'Utoeya.

Une seconde audition. La police norvégienne va de nouveau interroger vendredi Breivik, avec l'espoir de lever des zones d'ombre: pourquoi avait-il un talkie walkie? Et quid des "cellules" dont il a évoqué l'existence ? Lors de cette audition, il sera interrogé sur "les informations reçues ces derniers jours, et il y en a beaucoup", a indiqué Paal-Fredrik Hjort Kraby, un responsable de l'enquête, jeudi lors d'un point de presse.

Pas de procès avant 2012. Anders Behring Breivik ne pourra pas être inculpé et traduit en justice avant 2012, a indiqué jeudi le procureur du roi. "C'est une enquête très conséquente et exigeante. La police a besoin de temps", a expliqué Ingunn Fossgard, une adjointe du procureur.

De nouvelles arrestations sans résultat. La police norvégienne a arrêté plusieurs personnes dimanche lors d'une opération liée à l'attentat et à la tuerie. Mais l’opération n'a pas donné de résultat. "Aucun explosif n'a été trouvé" et "les personnes interpellées ont été relâchées", a précisé la police. Certaines dépositions de témoins dans l'île, a ajouté le responsable de la police, empêchent les enquêteurs d'établir avec certitude s'il y avait un ou plusieurs tireurs.

Fin des recherches sur l'île. La police norvégienne a annoncé jeudi qu'elle avait mis fin à ses recherches pour retrouver des disparus sur l'île d'Utoeya, mais que celles-ci se poursuivaient dans les eaux environnantes.

Un projet de longue date. Outre l'achat pour sa ferme biologique, au mois de mai, de six tonnes d'engrais qui pourraient lui avoir servi à fabriquer des explosifs artisanaux, Breivik a publié vendredi sur Internet, quelques heures avant de passer à l'acte, un long manifeste de 1.500 pages, dans lequel il justifie les attaques et décrit leur préparation. Anders Behring Breivik préparait activement son opération depuis l'automne 2009 selon le mémoire.

Dans ce document, le Norvégien de 32 ans décrit comme un "fondamentaliste chrétien" selon les enquêteurs détaille les préparatifs de son action, évoquant "l'usage du terrorisme comme un moyen d'éveiller les masses" et dit s'attendre à être perçu "comme le plus grand monstre depuis la Seconde guerre mondiale". Breivik a également posté le 22 juillet sur le site YouTube une vidéo d'une douzaine de minutes où on le voit dans différentes poses, dont une en combinaison de plongée, type nageur de combat, pointant une arme automatique.

Une fusillade interminable. La fusillade a duré "environ une heure trente", a dit le suspect entendu par la police. Au cours de ces 90 minutes, le suspect déguisé en policier et en possession de deux armes à feu a tiré sur un rassemblement de quelque 600 jeunes du parti Travailliste, réunis sur Utoeya pour un camp d'été. Selon plusieurs témoignages, il appelait les jeunes à venir à lui, affirmant qu'il voulait les protéger puis ouvrait le feu sur ceux qui s'approchaient. Il a aussi tiré sur les personnes qui tentaient de s'enfuir à la nage, achevant les blessés et ciblant également les tentes dans lesquelles les adolescents campaient.

Explosifs et balles à fragmentation. La bombe ayant causé l'explosion près du siège du gouvernement norvégien était dans une voiture, a annoncé la police. Celle-ci a par ailleurs indiqué avoir retrouvé des explosifs qui n'ont pas détoné sur l'île où a eu lieu la fusillade. Un chirurgien d'un hôpital où ont été admis 35 blessés a déclaré que le tueur avait apparemment utilisé des balles "dum dum" qui se fragmentent à l'intérieur du corps afin de maximiser les dégâts.

Scotland Yard, les Tchèques et Polonais mis à contribution. Un policier de Scotland Yard est actuellement sur place en Norvège pour "travailler en liaison avec la police norvégienne", a indiqué dimanche un porte-parole de la police britannique. Le porte-parole n'a pas souhaité donner de détails. Par ailleurs, la police tchèque s'est déclarée prête dimanche à vérifier les informations sur un prétendu séjour en 2010 à Prague que Breivik, avait mentionné dans son manifeste de 1.500 pages. La police polonaise a quant à elle interrogé lundi un homme en liaison avec l'attentat à la bombe commis vendredi à Oslo en Norvège, et elle a perquisitionné dans un entrepôt, a fait savoir lundi la télévision nationale polonaise. Il s'agit du propriétaire d'une entreprise de commerce de produits chimiques