Le ministère français de la Défense a catégoriquement démenti mardi que le porte-avions Charles de Gaulle ait refusé de secourir fin mars des migrants africains entre Tripoli et l'île italienne de Lampedusa, comme l'ont relaté plusieurs médias.
"Le Charles de Gaulle n'a jamais été à moins de 200 km de Tripoli. Il n'a pas pu être dans la zone où se trouvait cette embarcation-là", a déclaré le porte-parole de l'état-major, le colonel Thierry Burkhard. Le porte-avions français "n'est pas impliqué dans cette affaire", a-t-il souligné. "Le Charles de Gaulle, comme l'ensemble des bâtiments français déployés au large de la Libye, n'a à aucun moment été en contact depuis leur déploiement avec une embarcation de migrants en détresse", a ajouté le porte-parole.
Selon le quotidien britannique The Guardian, un bateau des migrants transportant 72 passagers, dont des femmes et de jeunes enfants, aurait quitté Tripoli pour Lampedusa le 25 mars. Tombée en panne, l'embarcation aurait dérivé avant d'échouer sur les côtes libyennes, près de Misrata, le 10 avril. "Le 29 ou le 30 mars, le bateau a approché un porte-avions de l'OTAN de si près qu'il aurait été impossible que ce dernier ne remarque pas l'embarcation", a affirmé The Guardian, citant des témoignages de rescapés. Le porte-avions aurait ignoré la présence des migrants, écrit le quotidien, ajoutant que 61 d'entre eux seraient morts "de faim et de soif".