Manifestations pour la démocratie au Maroc

A Casablanca, entre 10 et 20.000 personnes ont défilé pacifiquement pour réclamer plus de démocratie.
A Casablanca, entre 10 et 20.000 personnes ont défilé pacifiquement pour réclamer plus de démocratie. © REUTERS
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avec agences , modifié à
Pour la troisième fois en 2011, des milliers de personnes ont défilé pacifiquement dans le pays.

La rue ne relâche pas la pression au Maroc. Malgré la récente libération par le roi Mohammed VI de prisonniers politiques et sa promesse d'importantes réformes, des milliers de personnes ont défilé dimanche dans tout le pays pour réclamer davantage de démocratie et de justice sociale. Aucun incident n’a été signalé.

"Pour un roi qui règne mais ne gouverne pas"

Il s’agit de la troisième journée d’action depuis le début de l’année, à l’appel du Mouvement de jeunes du 20 février qui revendique des changements politiques et sociaux. Les manifestants réclament notamment la limitation des pouvoirs politiques du roi, la lutte contre la corruption et l'indépendance de la justice.

"Nous voulons davantage d'égalité et moins de corruption", "Non au cumul de la fortune et du pouvoir", "pour un roi qui règne mais ne gouverne pas", scandaient ainsi les manifestants de Casablanca où a eu lieu la plus grande manifestation. Près de 10.000 personnes se sont rassemblées dans le centre et ont marché jusqu'à la place Mohammed V. Les organisateurs ont estimé à "près de 20.000" le nombre de manifestants.

"On ne veut plus de charité" :

Gestes d’apaisement

A Rabat, environ 6.000 personnes, selon les observateurs, et environ 2.000 selon la police, ont manifesté dans le quartier populaire de Yacoub El Mansour. A Marrakech, ils étaient plus de 500 manifestants à revendiquer des réformes politiques. A Tanger, plus de 2.000 manifestants ont appelé aussi au départ du maire de la ville, Fouad El Omary, et critiqué sa gestion, selon un témoin.

Dans un discours prononcé le 9 mars, Mohammed VI a annoncé d'importants changements politiques visant notamment à renforcer l'indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs, et mis en place, le lendemain, une commission pour la réforme de la Constitution. Le 14 avril, le souverain a libéré de nombreux détenus politiques dont des islamistes et des Sahraouis, un acte présenté comme un signe d'apaisement par plusieurs observateurs. La commission pour la réforme constitutionnelle achèvera ses travaux le 15 juin et remettra ses résultats au roi le lendemain.