Mali, le nouvel eldorado d'Aqmi

Pour Antoine Glaser, "l'armée ne contrôle plus le nord du Mali"
Pour Antoine Glaser, "l'armée ne contrôle plus le nord du Mali" © REUTERS
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avec Sébastien Krebs , modifié à
Les autorités ne contrôlent plus le nord où des rebelles, réarmés en Libye, reviennent en force.

Le Mali est-il dépassé par les évènements ? Trois jours après le kidnapping de deux Français et de trois touristes européens dans Nord du Mali, la politique sécuritaire malienne semble peiner à contrôler les groupes terroristes qui prospèrent dans la région.

Malgré l'absence de revendication, l'ombre d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) semble planer une nouvelle fois sur ces prises d'otages.

"On voit bien qu'il y a une offensive réelle d'Aqmi", explique Antoine Glaser, spécialiste de l'Afrique, au micro d'Europe1. "Les choses n'étaient pas dites clairement mais il y avait une sorte de relation, d'accord tacite. On n'a jamais vu autant d'interventions directement au Mali", poursuit-il.

"L'armée est incapable de contrôler le nord du pays" :

"On voit bien qu'il y a des rebelles et que l'armée est incapable de contrôler le nord du pays. Il y a des milliers de Maliens, d'anciens rebelles qui combattaient avec le colonel Kadhafi qui sont rentrés dans le nord du Mali. Ces petits groupes se sont rééquipés, réarmés en Libye", insiste Antoine Glaser.

"Il faut aller dans le marché à Bamako pour comprendre qu'il y a des dizaines de milliers de jeunes désœuvrés. C'est aussi un trafic pour avoir de l'argent. Quand on enlève des otages, on peut très bien les revendre à des mouvements comme ceux d'Aqmi qui sont politisés. Ils négocient pour des sommes importantes", conclut-il.