Les pêcheurs de Gaza veulent travailler plus loin

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et Kristell Bernaud, envoyée spéciale d'Europe 1 à Gaza
REPORTAGE - Mohammed, pêcheur de Gaza, voudrait pouvoir pêcher à plus de six milles des côtes, comme le demande le Hamas.

C’est l’une des questions les plus épineuses qui restent sur la table entre le Hamas et Israël. Selon l’accord de cessez-le-feu conclu entre le mouvement palestinien et l’Etat hébreu, les pêcheurs de Gaza devraient avoir le droit de travailler un peu plus loin de l’enclave. Une concession qui ne satisfait pas Mohammed, pêcheur gazaoui de 33 ans rencontré par Europe 1.

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"Il n’y a que des petits poissons". Sur le port de Gaza, keffieh sur la tête, l’homme confie avoir essuyé des pertes pendant la guerre. "Les locaux où je garde mon matériel ont été bombardés et ils ont brûlé. Deux de mes bateaux ont aussi été détruits, il ne me reste plus que celui-là", raconte-t-il, montrant une barque à moteur de sept mètres de long.

Parti pêcher avec ses deux fils, il ne ramène cependant pas grand-chose. "Il n’y a que des petits poissons", déplore Mohammed. Avec l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur mardi, Israël prévoit d’étendre la zone de pêche des Gazaouis de trois à six milles nautiques, soit de cinq à onze kilomètres des côtes. Mais Mohammed n’est "pas heureux". 

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Il rêve d’un port maritime à Gaza. "Aucun des pêcheurs n’est heureux avec cette extension ! Nous serons satisfaits seulement si nous pouvons pêcher au-delà de six milles nautiques", explique le trentenaire, précisant que "de trois à six milles on ne pêche que des sardines, et seulement un quart des pêcheurs travaillent. Au-delà de six milles, tous les pêcheurs pourraient travailler".

Mohammed rêve aussi de voir un jour un port maritime à Gaza, comme l’exige le Hamas. Ce point doit être abordé lors des négociations prévues d’ici un mois.

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