Les hackers de l'Elysée étaient américains

L'Elysée aurait été attaqué par les Etats-Unis au mois de mai dernier.
L'Elysée aurait été attaqué par les Etats-Unis au mois de mai dernier. © Reuters
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Charles Carrasco , modifié à
Les ordinateurs de l'équipe de Sarkozy auraient été "hackés" juste avant le 6 mai, selon l'Express.

Internet, nouveau terrain d'affrontement des hautes sphères ? Et la France n'est pas exempte de ces "cyber-attaques". Les ordinateurs de l'équipe élyséenne de Nicolas Sarkozy auraient été "hackés" par des intrus américains, au mois de mai dernier, quelques jours avant le second tour de l'élection présidentielle, selon les informations de L'Express, qui a enquêté sur des précédentes révélations du Télégramme.

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• La méthode. Les hackers ont utilisé Facebook comme "appât. Ils ont identifié sur le réseau social des personnes qui travaillent à l'Elysée puis les ont invités à se connecter sur le site du palais présidentiel. Sauf que le message renvoie vers une fausse page Web. Une réplique du site de l'Elysée. Les pirates ont ainsi pu récupérer les identifiants et les mots de passe des employés. Une fois à l'intérieur, les hackers ont lancé un logiciel espion, "un ver", qui a infecté de nombreux ordinateurs des conseillers du président. C'est le cas par exemple de Xavier Musca, le secrétaire général de l'Elysée d'alors, qui aurait été piraté. Nicolas Sarkozy n'aurait lui pas été "infecté" car il ne possède pas de PC.

Le butin. Cette attaque aurait permis aux pirates de fouiller les ordinateurs des proches conseillers de Nicolas Sarkozy. Des notes secrètes auraient été récupérées sur des disques durs, mais aussi des plans stratégiques, selon l'hebdomadaire. Ce code malveillant utilisé, baptisé Flame, "peut collecter les fichiers présents sur une machine, réaliser des captures d'écran et même activer le microphone d'un PC pour enregistrer les conversations", explique à L'Express, Vitaly Kamluk, spécialiste chez Kaspersky, une grande société russe d'antivirus.

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La piste. Ces attaques ont laissé des empreintes qui ont permis aux enquêteurs français de remonter la piste. Selon les informations recueillies par l'Express auprès de sources anonymes, les conclusions, fondées sur des présomptions, convergent vers les Etats-Unis. La presse anglo-saxonne évoque de son côté une équipe américano-israélienne. Contacté par l'hebdomadaire français, Janet Napolitano, secrétaire d'Etat à la Sécurité intérieure de l'administration Obama, n'a ni confirmé, ni démenti ces informations. Cette attaque correspond à un moment de transition politique, lorsque François Hollande allait s'installer à l'Elysée quelques jours plus tard. A l'époque de Nicolas Sarkozy, la France jouait également un rôle prépondérant dans la signature de nombreux contrats avec des pays étrangers, notamment au Moyen-Orient, détaille L'Express.

L'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi), le "pare-feux" des cyber-attaques, a mis plusieurs jours à remettre en place le réseau de l'Elysée. Si l'origine de cette attaque est avérée, elle serait sans précédent de la part d'un pays "allié" de la France.

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