Le virus informatique Flame va s’autodétruire

Le virus Flame serait en train de s'autodétruire, pour éviter toute analyse de sa provenance.
Le virus Flame serait en train de s'autodétruire, pour éviter toute analyse de sa provenance. © MAXPPP
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Marion Sauveur avec AFP , modifié à
Une désinstallation massive aurait été ordonnée pour effacer toute trace de cette "cyber-arme".

On ne connaîtra peut-être jamais les particularités de Flame. Considéré comme l'un des plus puissants logiciels pirates jamais créé, ce virus informatique découvert en mai serait en cours d’autodestruction sur l’ensemble des ordinateurs où il est installé, a indiqué dimanche Symantec.

Désinstallation forcée du virus

Selon la société de sécurité informatique, un ordre aurait été envoyé aux ordinateurs contaminés pour ordonner la désinstallation du virus et éviter ainsi toute analyse approfondie de son fonctionnement et son origine. Concrètement, le fichier browse32.ocx aurait été ainsi envoyé aux PC infectés. Il contiendrait une liste de 160 fichiers à supprimer, en les réécrivant avec des données aléatoires puis en les supprimant, selon le fabricant russe d'anti-virus Kaspersky.

Le virus Flame a été détecté dans différentes régions du monde, notamment le Moyen-Orient, l'Europe, l'Amérique du Nord et l'Asie-Pacifique, l'Iran étant le premier pays visé par ces attaques. Existant depuis quatre ans, il n'avait été identifié que fin mai par Kaspersky Lab, qui avait noté que la sophistication de ce virus utilisé à des fins de "cyber-espionnage".

Un virus extrêmement puissant

L'éditeur de logiciels a estimé que ce programme pirate visait notamment à dérober des documents liés au programme nucléaire iranien. Il contiendrait 100 fois plus de lignes de code que n'importe quel virus classique conçu pour subtiliser des données financières. Flame est ainsi capable de prendre le contrôle d’un ordinateur à distance, d’effectuer des captures d’écran, de modifier les réglages du PC, de déclencher le micro et d'enregistrer les conversations, mais aussi de récupérer les données personnelles.

Compte tenu de sa complexité et de sa discrétion, il a été envisagé que le virus ait pu être mis au point par un Etat. Comme l'avait été Stuxnet. Selon un livre, paru récemment aux États-Unis, la Maison-Blanche reconnaît à mots couverts l'implication du président Barack Obama dans le cadre d'une cyberattaque contre l'Iran. Le virus aurait été développé conjointement par les États-Unis et Israël sous le nom de Jeux olympiques.