L'Europe entend réduire sa dépendance en matière de semi-conducteurs. 1:27
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Hugues de Tournemire / Crédit photo : Pixabay , modifié à
Le Taïwanais TSMC, numéro 1 mondial en matière de semi-conducteurs, va prochainement installer une usine en Allemagne pour un montant de 10 milliards d'euros. Un projet qui traduit la volonté de l'Europe de passer à l'offensive sur ce marché ardemment disputé avec les États-Unis et l'Asie.

Ils sont essentiels au bon fonctionnement de nos smartphones, de nos ordinateurs ou même de nos voitures. Et pourtant, ces semi-conducteurs sont fabriqués loin, très loin du Vieux Continent. L'Union européenne s'est ainsi fixée pour objectif de produire 20% des semi-conducteurs dans le monde d'ici à 2030, indique le commissaire européen Thierry Breton

L'UE pourra alors s'appuyer sur l'installation prochaine en Allemagne d'une usine du Taïwanais TSMC, le numéro 1 mondial du secteur. Preuve que l'Europe entend clairement passer à la vitesse supérieure sur la question des semi-conducteurs. 

"On est tous dépendants les uns des autres" 

Il faut dire que l'enjeu, hautement stratégique, est de taille. Il s'agit de gagner en autonomie face aux géants américains, et surtout chinois, du secteur et ainsi réduire la dépendance européenne qui a éclaté au grand jour lors de la crise du Covid-19. Néanmoins, l'autonomie complète paraît inenvisageable. "Il n'y a pas de zone géographique qui soit indépendante. On est tous dépendants les uns des autres. La question c'est d'être moins dépendant et d'avoir un peu plus de pouvoir dans les négociations. L'objectif est ambitieux, cohérent", éclaire Emilie Jolivet du Cabinet Yole.

Une ambition qui prend forme à travers l'implémentation d'usines sur le territoire européen. Notamment celle du franco-italien STMicroélectronics près de Grenoble pour 7,5 milliards d'euros ou celle de TSMC annoncé cette semaine en Allemagne pour 10 milliards d'euros. Au total, 68 projets existent dans 19 pays européens. L'enveloppe totale représente 100 milliards d'euros d'investissement, soit quasiment le double de celle votée par les États-Unis pour leurs propres semi-conducteurs.