Le périple de trois Européens pour s’échapper du Mali

Diane English et Neil Whitehead (en premier plan) étaient propriétaires d'un hôtel
Diane English et Neil Whitehead (en premier plan) étaient propriétaires d'un hôtel © Capture
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Assiya Hamza , modifié à
Parmi eux, un couple de Britanniques propriétaire d'un hôtel. Leur tête était mise à prix par Aqmi.

Leur fuite est digne d'un scénario de film. Trois Européens dont un Français ont été évacués mardi in extremis de Tombouctou, ville du nord-ouest du Mali, tombée en fin de semaine sous le contrôle de rebelles touaregs et d'islamistes.

"Tout s'est bien passé, mais ça a été très difficile", a précisé sous couvert d'anonymat un Malien impliqué dans l'opération d'évacuation, sans confirmer le pays où ils se trouvent désormais.

Parmi ces "exfiltrés" figure un couple de Britanniques, qui tenait l'auberge Alafia dans la ville, selon le journal britannique Daily Telegraph. Neil Whitehead et Diane English racontent avoir tout laissé derrière eux pour fuir en Mauritanie, à travers le désert, avec l'aide de militaires et miliciens nomades.

"Nous sommes fatigués"

"Ça a été un très long voyage (...). Nous avons traversé le désert dans trois vieux camions de l'armée, mais nous avons eu beaucoup de chance de pouvoir nous en sortir et sommes reconnaissants envers ceux qui nous ont aidés", a raconté la quinquagénaire. "Nous sommes fatigués et nous avons désespérément besoin d'une douche mais nous avons notre chien. Nous espérons que le camion transportant tous nos biens nous rejoindra rapidement", a ajouté Diane English.

Ces aventuriers ont acheté l'hôtel à Tombouctou surnommée "la perle du désert" après avoir parcouru l'Afrique de l'ouest pendant deux ans dans un 4x4. Le couple partageait son temps entre le pays de Galles et sa ville d'adoption. Une vie paisible bousculée par la prise de la cité par Aqmi et la mise à prix de leurs têtes.

Aidés par les rebelles touaregs

Neil Whitehead et Diane English ont alors essayé de fuir par la route. En vain. Tous les accès à la ville étaient bloqués par les colonnes de militaires en déroute. Contraints de revenir chez eux, le couple a vécu dans la peur des combats, tout en essayant à plusieurs reprises de quitter le pays. Leur salut est venu des rebelles touaregs.

"Lundi, le MNLA nous a emmenés à la piste d'atterrissage de l'aérodrome de Tombouctou, où nous avons passé la nuit. A ce moment-là, Al-Qaïda était dans la ville, et nous savions que (ses hommes) étaient à notre recherche. Le MNLA leur a dit que nous étions déjà partis", a conclu Diane English.