Le pape, l’Islam et la sexualité

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avec Hélène Kohl , modifié à
L’usage du préservatif n’est pas le seul point polémique abordé par Benoît XVI dans son livre.

Le livre d’entretiens de Benoît XVI, Lumière du monde, sort mardi en Allemagne et en Italie. Si l’utilisation du préservatif, qu’il admet "dans certains cas", est le point qui a le plus fait parler avant la publication de l’ouvrage, le souverain pontife y aborde d’autres sujets qui ont fait ou font encore polémique, tout aussi frontalement.

Contre l’interdiction de la burqa

Benoît XVI revient ainsi sur le scandale de pédophilie qui a éclaboussé l’Eglise cette année. "Nous avons tous été bouleversés", concède-t-il. Pour autant, il assure n’avoir jamais pensé à démissionner. "Il ne faut pas fuir quand le danger est grand", déclare le pape, qui réclame "tout un paquet de mesures préventives et réactives". Sur le mariage des prêtres, Benoît XVI conçoit que des évêques puissent y réfléchir, mais lui-même ne change aucunement sa position. Idem sur l’ordination des femmes.

Le souverain pontife aborde aussi la place de l’Islam dans les sociétés occidentales. Benoît XVI affirme qu’il est naturel que les musulmans puissent se retrouver dans des mosquées. Surtout, il se prononce contre l’interdiction générale de la burqa, telle qu’elle a été adoptée en France notamment. Si les femmes "veulent la porter volontairement, je ne sais pas pourquoi on doit le leur interdire", estime-t-il.

Son péché mignon : Don Camillo

Pas d’évolution en revanche sur la polémique sur l’attitude du pape Pie XII pendant la Seconde guerre mondiale. "Il a été l’un des grands justes, qui a sauvé des juifs plus que personne. Il a fait tout ce qu'il a pu pour sauver des gens", affirme le souverain pontife, contre l’avis de beaucoup d’historiens. "Naturellement, on peut toujours demander : "Pourquoi n'a-t-il pas protesté avec plus de vigueur ? " Je crois qu'il a vu quelles conséquences aurait pu avoir une protestation publique".

Mais à côté de ses sujets sérieux, le pape se livre aussi un peu sur sa vie personnelle. Il avoue par exemple son péché mignon : regarder Don Camillo à la télévision.