Le lanceur de chaussures dit avoir été "torturé"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Mondialement célèbre pour avoir lancé ses chaussures à George W. Bush, le journaliste Mountazer al Zaïdi est sorti de prison mardi.

Mountazer al Zaïdi a recouvré la liberté mardi, a annoncé son frère, Oudaï al Zaïdi. Mondialement célèbre depuis le buzz qui avait suivi son lancer de chaussures sur George W. Bush en décembre dernier à Bagdad, le journaliste irakien a été accueilli à sa sortie de prison par plusieurs parlementaires qui l'avaient soutenu. Il s'est ensuite rendu à la chaîne de télévision Bagdadia TV, son employeur, où il a donné une conférence de presse.

"Il est apparu assez fatigué, et avait du mal à s'exprimer, notamment en raison d'une dent en moins", a témoigné Mehdi Lebouachera, journaliste présent à la conférence de presse, au micro Europe 1 de Catherine Boullay :

 

 

L'ancien prisonnier a affirmé avoir été "torturé" en détention et a réclamé des excuses du Premier ministre irakien. "Au moment où le Premier ministre Nouri al-Maliki affirmait sur les chaînes de télévision qu'il ne dormait pas tant qu'il ne serait pas rassuré sur mon sort (...), j'étais torturé de la pire des manières, frappé à coups de câbles électriques et de barres de fer", a dit le journaliste. "On m'a abandonné attaché dans un endroit qui n'était pas à l'abri du froid", a-t-il ajouté, assurant que ses geôliers avaient simulé des noyades, une technique employée par la CIA américaine sur des suspects après les attentats du 11-Septembre.

Condamné en première instance à trois ans de prison pour voie de fait sur la personne d'un chef d'Etat étranger, le journaliste avait vu sa peine ramenée à un an de prison. Sa libération, différée de 24 heures pour raisons administratives, intervient alors qu'il a purgé les trois quarts de sa peine.

Les images de son acte avaient fait le tour de la planète, passant en boucle sur les chaînes de télévision et les sites de partage de vidéos :

Devenu un symbole de la résistance anti-américaine dans le monde arabe, Mountazer al Zaïdi croule sous les propositions. Une association libyenne gérée par une fille du dirigeant Mouammar Kadhafi lui a attribué un prix et une récompense, le président vénézuélien Hugo Chavez a vanté son courage. Dans les pays arabes, de nombreux pères de famille lui ont offert la main de leur fille et plusieurs médias sont prêts à le recruter. Sans écarter totalement qu'il reprendrait son ancien travail de journaliste, il a affirmé qu'il souhaitait se "concentrer sur le travail humanitaire". "Je m'occuperai des veuves et des orphelins", a-t-il insisté.

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