La police à Khodorkovski : "Tu vas rentrer à la maison"

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Alexis Toulon avec AFP , modifié à
L'ex-magnat du pétrole russe a tenu une conférence de presse à Berlin et livré les détails de sa libération.

A peine libéré, l'ex-milliardaire russe et critique du Kremlin Mikhaïl Khodorkovski, a tenu une conférence de presse à Berlin. L'ancien magnat du pétrole a commencé à livrer les dessous de sa grâce.

Une émigration contrainte. Mikhaïl Khodorkovski a déclaré ne pas avoir eu "le choix" de rester en Russie lors de sa libération. "Quand on m'a réveillé à 2H00 du matin, on m'a dit que j'allais à la maison" a-t-il dit avec un sourire ironique. Il a indiqué que les gardes pénitentiaires l'avaient accompagné "jusqu'à la fermeture de la porte de l'avion" qui l'a conduit à Berlin. Il a ensuite remercié la chancelière Angela Merkel pour avoir oeuvré à sa libération. Interrogé sur sa future installation dans en Allemagne, ou dans un autre pays, il a répondu : "On m'a donné un visa d'un an, donc j'ai un an devant moi".

La presse du monte entier était présente à Berlin pour sa conférence de presse :

Persona non grata en Russie. Dans tous les cas, le retour en Russie est impossible pour l'ancienne bête noire du Kremlin. "Du point de vue juridique ma condamnation au civil pour la première affaire n'est pas levée. Il s'agit d'une injonction à payer 550 millions de dollars, et selon la loi russe, cela donne la possibilité de ne pas m'autoriser à quitter le pays", a déclaré M. Khodorkovski à Berlin devant des journalistes russes, selon l'agence Interfax. La crainte affichée par l'ex-milliardaire, qui a dû renoncer à ses avoirs et à devenir une force politique dans son pays, serait qu'il ne puisse plus quitter la Russie en cas de retour.

Un régime toujours aussi dur. L'apparente générosité de Vladimir Poutine ne doit toutefois pas être interprétée comme un adoucissement de la politique du pays. M. Khodorkovski a d'ailleurs rappelé qu'il restait d'autres prisonniers politiques en Russie et qu'il allait se consacrer désormais à leur défense. "Les responsables politiques des pays occidentaux doivent se souvenir, en ayant des relations avec le président Poutine, que je ne suis pas le dernier prisonnier politique en Russie". "Il ne faut pas me considérer comme le symbole qu'il n'y a plus de prisonniers politiques en Russie", a ajouté M. Khodorkovski à Berlin. "Je vais tout faire pour qu'il n'y en ait plus, faire tout ce que je pourrai", a-t-il insisté.

Sotchi comme arme politique ? Concernant les Jeux Olympiques, il s'est prononcé contre le boycott des JO d'hiver de Sotchi. "C'est une fête du sport, une fête pour des millions de gens et, probablement, il ne faut pas la gâcher", a-t-il déclaré.

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