Le géant russe Gazprom a accusé mercredi l'Ukraine, principal pays de transit du gaz russe vers l'Union européenne, d'avoir siphonné du gaz destiné aux clients européens pendant la vague de froid qui a touché le continent pendant plusieurs jours, ce que Kiev a nié. "Les consommateurs européens ont augmenté leurs demandes de gaz russe, Gazprom a fait tout le nécessaire, mais des volumes conséquents de gaz ne sont pas arrivés jusqu'en Europe", a déclaré le PDG du groupe, Alexeï Miller, cité par les agences russes.
"Certains jours, jusqu'à 40 millions de mètres cubes de gaz sont restés", a-t-il assuré, lors d'une rencontre avec le président russe Dmitri Medvedev. "Cela a occasionné un préjudice financier et porté atteinte à la réputation de Gazprom", a-t-il ajouté. La société énergétique d'Ukraine, Naftogaz, a rejeté les accusations ruses. "Depuis le début de l'an 2012, Naftogaz n'a prélevé aucun mètre cube du gaz transité par Gazprom vers l'Europe", a déclaré le groupe d'Etat ukrainien dans un communiqué.
La compagnie publique russe, dont les livraisons représentent plus d'un quart des besoins en gaz des pays de l'Union européenne, a vu les demandes en gaz des groupes énergétiques européens bondir en raison des températures exceptionnellement basses enregistrées pendant plusieurs jours à partir de fin janvier. Elle a toutefois reconnu ne pas être en mesure d'augmenter ses livraisons et a même reconnu avoir réduit brièvement ses livraisons de 10%. Pendant la vague de froid, Gazprom avait dit avoir constaté une hausse de la consommation de gaz en Ukraine, pays particulièrement touché par la vague de froid.