Japon : un impôt spécial post-séisme ?

Au Japon, ils sont près de 7 personnes sur 10 à être prêts à payer un impôt spécial pour la reconstruction des zones dévastées par un séisme et un tsunami le 11 mars dernier.
Au Japon, ils sont près de 7 personnes sur 10 à être prêts à payer un impôt spécial pour la reconstruction des zones dévastées par un séisme et un tsunami le 11 mars dernier. © MAXPPP
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avec Reuters , modifié à
Les Japonais acceptent son instauration pour financer l'après-séisme du 11 mars.

Un impôt spécial pourrait être envisagé par le gouvernement japonais après le séisme, le tsunami et la catastrophe nucléaire du 11 mars dernier. L’idée provient du secrétaire général du Parti démocrate, parti au pouvoir. Katsuya Okada, a estimé dimanche qu'une hausse des impôts serait nécessaire pour couvrir le financement de la reconstruction des zones dévastées. Et les Japonais ne sont pas contre.

Ils seraient près de sept sur dix à approuver la création de cette taxe, selon un sondage diffusé lundi par le quotidien Nikkei.

Les spécialistes estiment à quelque 300 milliards de dollars le coût des seuls dégâts matériels provoqués par le terrible tremblement de terre, d'une magnitude 9, et du tsunami qui a balayé la côte nord-est du pays. Tepco, l'opérateur de la centrale Fukushima-Daiichi, a évalué de son côté qu'il faudrait près de trois mois avant d'assister à une baisse sensible de la radioactivité autour du site. Il a également jugé qu’il serait nécessaire d’attendre entre six et neuf mois pour mettre à l'arrêt les réacteurs.

Le gouvernement montré du doigt

Sur le plan politique, le Premier ministre nippon est mis à mal. Selon plusieurs enquêtes d’opinion réalisées durant le week-end, la cote d’impopularité de Naoto Kan a bondi. Le chef du gouvernement reste impopulaire, avec un taux de mécontents autour des 60%. Une large majorité des sondés juge que le chef du gouvernement devrait quitter son poste de Premier ministre.

La raison ? Ils jugent inacceptable la réponse du gouvernement à l'accident nucléaire dans la centrale de Fukushima-Daiichi, dont la gravité a été portée la semaine dernière au niveau 7, le niveau maximal sur l'échelle internationale des événements nucléaires.

Pour sa défense, Naoto Kan a redit que la crise à laquelle le Japon était confronté depuis le 11 mars était sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. "Nous devons persister dans notre stratégie sur les deux fronts (ndlr, la reconstruction et l'accident nucléaire), et je veux faire tout ce qui est possible sur ces deux fronts", a-t-il assuré.

Jeudi dernier déjà, le chef du principal mouvement de l'opposition de droite, Sadakazu Tanigaki, avait appelé Naoto Kan à démissionner, comme il l'exigeait avant la crise. Et la contestation vis-à-vis de la politique du Premier ministre a aussi repris au sein de son propre mouvement, le Parti Démocrate du Japon, dont un responsable influent, Ichiro Ozawa, a fustigé la gestion de la catastrophe.