Italie : Bersani jette l'éponge

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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
Le chef de la gauche italienne, vainqueur des législatives, a échoué à former un gouvernement.

L'INFO. C'était mission impossible. Le chef de la gauche italienne, vainqueur des élections législatives, Pier Luigi Bersani a renoncé jeudi à former un gouvernement, faute d'avoir pu constituer une majorité parlementaire stable pour le soutenir. "Les discussions (avec les autres formations politiques) n'ont pas abouti", a-t-il déclaré à la presse, juste après avoir rencontré le président italien Giorgio Napolitano.

"J'ai décrit (au président) les difficultés dérivant d'entraves et conditions inacceptables" rencontrées lors des pourparlers avec les autres formations, a-t-il affirmé la mine défaite. Sa formation le Parti Démocrate (PD) a toutefois assuré dans un communiqué que Pier Luigi Bersani "n'avait pas renoncé" à la charge que lui a confié le président. Celui-ci va néanmoins reprendre la main la situation et va "sans attendre prendre les initiatives qui lui permettent de vérifier personnellement les développements possibles", a indiqué un porte-parole de la présidence. Le chef de l'Etat verra toutes les formations politiques pour des consultations éclair qui débuteront vendredi matin.

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Et pourtant le chef de la gauche a multiplié les consultations des dirigeants de son Parti démocrate (PD) et de SEL (Gauche, écologie, liberté), son allié mais également avec les syndicats, le patronat et d'autres organisations civiques. Mais les chances de la gauche de surmonter l'écueil du vote de confiance au Parlement, où elle dispose de la majorité absolue à la chambre des députés mais pas au Sénat, semblaient déjà pratiquement inexistantes au vu des positions exprimées jusqu'à présent par les autres forces.

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Inconciliable avec Berlusconi. "L'affaire est close et c'est Bersani lui-même qui l'a close et il se trouve maintenant dans un cul-de-sac dans lequel il s'est placé tout seul. Il lui appartient, s'il le veut et le peut, de renverser la situation", avait déclaré mercredi soir Angelino Alfano, secrétaire général du Peuple de la liberté (PDL), le parti de Silvio Berlusconi. La droite, arrivée deuxième au scrutin des 24 et 25 février, propose depuis des semaines une coalition à Pier Luigi Bersani mais ce dernier s'y refuse car l'électorat de gauche n'accepterait pas une alliance avec son adversaire politique des 20 dernières années.

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Inconciliable avec Grillo. La coalition de gauche de Bersani avait recherché en vain jusqu'à présent un accord avec le Mouvement cinq Etoiles (M5S) de l'ex-comique Beppe Grillo. Mercredi encore, une délégation de ce mouvement qui cristallise le vote protestataire anti-partis, avait opposé un nouveau "non" catégorique à tout soutien au chef de la gauche italienne.

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