Israël : Netanyahou, "le seul à pouvoir constituer une coalition"

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Noémi Marois , modifié à
LÉGISLATIVES - Le Premier ministre et sa liste du Likoud sort en tête des élections législatives devant l'Union sioniste d'Isaac Herzog. 

29 sièges pour le Likoud, 14 pour l'Union sioniste. Voilà comment se profile la future assemblée nationale israélienne après les élections législatives de mardi. Alors que 96% des scrutins ont été dépouillés, la liste menée par Benjamin Netanyahou l'emporterait largement avec un peu plus de 23% des voix selon des résultats provisoires publiés mercredi matin. Frédéric Encel, géopolitologue et maître de conférence à Sciences Po Paris, apporte à Europe 1 son éclairage sur les enjeux de ces résultats.

Qui est le grand vainqueur des élections ? 

 "Les travaillistes font un bon score, ils étaient 14 députés avant, ils en auront 24 ou 25. Donc, pour Herzog qui n'est pas quelqu'un d'extrêmement connu dans la société israélienne, c'est très positif. Mais incontestablement, Netanyahou l'a emporté. Il a déjoué les sondages et aura 29 ou 30 députés. C'est mieux que ce dont le Likoud disposait jusqu'à présent. Du coup, il est le seul à pouvoir constituer une coalition". 

Donc, Netanyahou va rester Premier ministre ?

"La réponse est oui. Là-dessus, l'arithmétique est implacable. Avec un tel score, le président de l'Etat va devoir appeler le numéro un, c'est-à-dire celui qui a emporté le maximum de suffrages exprimés, le Likoud. Il aura alors un délai de trois semaines, renouvelable une fois, pour créer sa coalition. Elle devra dépasser la barre symbolique mais aussi institutionnelle de 61 députés sur un total de 120, donc la majorité absolue. Netanyahou dispose pour cela de réserves de voix au centre, à droite et dans les partis religieux. La gauche d'Herzog qui ne dispose que de 24 sièges n'a pas une telle réserve".

Quel avenir pour le processus de paix avec les Palestiniens ? 

"Je serai relativement réservé, sinon pessimiste. Autant, en 2009, sous la pression de Barack Obama, Netanyahou avait fait un discours très intéressant où il disait que la perspective, c'était bien évidemment un état palestinien démilitarisé. Autant en pleine campagne électorale avec un score très favorable, il a les coudées franches pour ne pas le mettre en application. Dans un premier temps, au moins les deux ou trois prochaines années, il y a quand même très peu de chances malheureusement de voir le processus de paix revenir sur les rails". 

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