Inde : la colère s'amplifie après les viols

La mère de l'une des victimes.
La mère de l'une des victimes. © REUTERS
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Alcyone Wemaere, avec AFP , modifié à
Le viol collectif de deux adolescentes pendues par leurs agresseurs révolte les défenseurs des droits des femmes.

L'INFO. Des manifestants venus dénoncer les violences faites aux femmes après le viol collectif et le meurtre de deux adolescentes ont été accueillis par les canons à eau de la police.

Des femmes en colère. Avant d'être dispersées par les canons à eau de la police, plusieurs centaines de manifestants, essentiellement des femmes, s'étaient rassemblées lundi pour demande la fin des violences contre les femmes. Le lieu choisi par les manifestants pour exprimer leur indignation ? Le siège du gouvernement de l'Uttar Pradesh, à Lucknow, Etat du nord de l'Inde où les deux filles de 12 et 14 ans ont été violées et tuées.

Pour les défenseurs des droits des femmes, ce dernier épisode de violence prouve, en effet, que les autorités de de l'Uttar Pradesh n'agissent pas sérieusement contre les crimes sexuels.

Le calvaire de deux jeunes filles. Les deux cousines de 12 et 14 ans ont été retrouvées mercredi pendues à un manguier dans un village pauvre de l'Uttar Pradesh. Les analyses médicales ont prouvé qu'elles avaient subi de multiples violences sexuelles.

Les deux adolescentes ont été agressées alors qu'elles se rendaient dans un champs pour aller aux toilettes, dans l'obscurité, car leur logement ne possède pas de latrines.

La colère s'est amplifiée après que les pères des deux filles eurent déclaré que la police locale avait refusé d'aider à trouver les coupables en raison de l'appartenance des victimes à une basse caste.

Des affaires récurrentes dans le pays. Le supplice des deux jeunes filles qui fait les gros titres de la presse indienne et internationale intervient un an et demi après une autre affaire qui avait déjà secoué le pays : le viol en réunion d'une étudiante de la classe moyenne à Delhi, qui avait succombé à ses blessures.

Le laxisme des autorités dénoncé. Interrogé par une journaliste la semaine passée sur le nombre de viols dans l'Uttar Pradesh, le chef de l'exécutif de l'Etat Akhilesh Yadav s'est contenté de répondre plein de provocation : "vous n'avez pas été violée n'est-ce pas ? C'est exact ? Très bien. Merci".

Quant au chef du parti au pouvoir dans cet Etat, Mulayam Singh Yadav, il avait déclenché une polémique pendant la campagne pour les législatives en se déclarant hostile à la condamnation à mort pour viol arguant : "les hommes sont les hommes".