Ils cherchent leurs proches à la morgue

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avec Pierre de Cossette, envoyé spécial au Japon , modifié à
REPORTAGE - A Ishinomaki, les survivants se démènent pour retrouver les corps de leurs proches.

Plus de deux semaines après le séisme et le tsunami qui ont frappé le Japon, les survivants comptent encore leurs morts et cherchent leurs disparus. Dans le petit port d'Ishinomaki, à 40 kilomètres de Sendaï, la ville la plus touchée par le tsunami, les rescapés parcourent les morgues en espérant reconnaître un proche.

Depuis 17 jour, Monsieur Kumagai cherche son oncle. Et s'il n'a plus d'espoir de le retrouver vivant, il voudrait au moins récupérer sa dépouille.

"On m'a montré une photo, ce n'était pas lui" :

Les lycées réquisitionnés

A Ishinomaki, pas moins de 2.000 cadavres ont déjà été retrouvés. Les lycées ont été réquisitionnés pour stocker les corps. A l'entrée, des fiches donnent une rapide description des hommes et des femmes que la violence du tsunami a rendus méconnaissables.

Les employés municipaux ont identifiés chaque corps avec un numéro. "En temps normal, on devrait ramener la dépouille chez les proches une fois qu'ils l'ont identifié. Mais la plupart des gens ont perdu leur maison.Du coup, on garde certains corps plus longtemps", explique l'un d'entre eux.

Des fosses communes provisoires

Et comme les crématoriums sont débordés, les familles ne peuvent pas respecter le rite funéraire et les obligations légales. Au Japon, les textes imposent d'incinérer les corps pour éviter les risques sanitaires. En attendant, des centaines de victimes sont enterrées, provisoirement, dans des fosses communes.