Il est interdit de s’appeler Jennifer ou Harriet en Islande

Les parents peuvent choisir parmi une liste de prénoms autorisés pour leurs enfants
Les parents peuvent choisir parmi une liste de prénoms autorisés pour leurs enfants © Reuters
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MARIE, LOUISE ET FERNANDE - Une petite fille britannico-islandaise s’est vue supprimer son passeport parce que son prénom ne figurait pas parmi la liste des 3565 prénoms autorisés.

LA LOI. Harriet n’a pas le droit de s’appeler Harriet. Pour pouvoir renouveler son passeport, la fille de Kirstin et Tristan Cardew aurait plutôt dû se prénommer Áslaug ou Mjaðveig. "Cette situation", repérée par le journal britannique The Guardian, "est plutôt stupide", raconte ce papa britannique marié à une Islandaise.

Tu t’appelleras "fille". En effet, les autorités du pays n’ont pas accepté de renouveler le passeport de cette fillette de 10 ans car le prénom que lui ont choisi ses parents ne figure pas dans la liste du Registre national de Reykjavik. Jusqu’ici, les autorités islandaises avaient accepté qu’Harriet et son frère Duncan voyagent sous les noms de Stúlka et Drengur, "fille" et "garçon" en islandais.

"Mais cette fois, les autorités ont décidé d’appliquer la loi à la lettre", raconte Tristan Cardew. Il a donc dû demander en urgence un passeport britannique pour Harriet à l’ambassade.

La fille de Kirstin. L’Islande a en effet une liste précise de 3.565 prénoms officiellement reconnus, 1.853 pour les filles et 1.712 pour les garçons, confirme l'ambassade islandaise à Europe1.fr. Cette dictature du prénom s’impose car en Islande, le nom de famille est en fait composé du prénom du père ou de la mère, suivi du mot "fils" ou "fille". Par exemple, la fille de Kirstin pourrait s’appeler Harriet Kirstindottir.

Selon The Guardian, tous les ans, le Comité des prénoms islandais reçoit une centaine de demandes (pour une île de 320.000 habitants) formulées par des parents qui veulent être un peu originaux. Environ la moitié d'entre elles sont acceptées.

Une question de grammaire. Ils peuvent obtenir une autorisation particulière, tant que le prénom choisi peut s’accorder avec la grammaire et les déclinaisons de la langue islandaise. Et c’est bien ce qui pose problème avec le prénom d’Harriet, qui "ne peut pas être décliné en islandais", explique Tristan Cardew.

Cette liste bien précise est de plus en plus remise en cause, raconte The Guardian. L’an dernier, la petite Blær a obtenu l’autorisation de s’appeler comme ses parents le voulaient.