Bloqués 36 heures à Djerba : "il y a eu des violences"

Un avion de la compagnie Transavia (photo d'illustration).
Un avion de la compagnie Transavia (photo d'illustration). © Charles Platiau / Reuters
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Julien Pearce et , modifié à
TEMOIGNAGE E1 - Une touriste raconte les mésaventures de 250 passagers de la compagnie Transavia, victimes d'une grève des bagagistes en Tunisie.

250 touristes bloqués. 36 heures bloqués dans un aéroport, c'est ce qui est arrivé jeudi et vendredi à 250 passagers d'un vol Djerba-Nantes de la compagnie Transavia, une filiale low-cost d'Air France, en raison d'une grève des bagagistes. Ces touristes ont dû, pour la plupart, dormir dans l'aéroport tunisien, faute d'avion. Ils n'ont reçu aucune assistance de la compagnie aérienne. Pire, certains ont été victimes de violences.

"Ils nous ont laissé comme des chiens", raconte Sophie, bloquée avec son mari et ses trois enfants, à Europe 1. Son vol a été tout simplement annulé, et aucune indication n'était donnée sur les écrans d'affichage. "Les heures passant, tout le monde a commencé à être épuisé, les enfants se sont couchés par terre. On avait sorti nos serviettes de plage et on dormait par terre. Il y avait des bébés, ça pleurait... C'était franchement honteux".

"On n'avait aucune information", ajoute Sophie, dont le mari a appelé le consulat de France. "Le consulat a tout fait pour qu'on puisse enfin manger quelque chose, parce que c'était tout le temps nous qui payions. Et le pire, c'est qu'ils ont doublé tous les prix".

Des violences. Comme d'autres passagers, Sophie dénonce également des échauffourées avec la police tunisienne dans l'aéroport. "Il y a eu des violences. L'une des personnes qui devaient rentrer avec nous a essayé d'avoir des informations", raconte-t-elle. "Sept policiers sont arrivés sur lui et l'ont frappé. Pourquoi ? On n'a pas compris".

Transavia se défend. Les 250 touristes ont finalement pu rentrer en France vendredi soir, Transavia ayant affrété un charter. Pour expliquer ce raté, la compagnie invoque "une succession d'évènements qui a considérablement compliqué la situation". Tout a commencé jeudi matin, lorsque les touristes à bord de deux avions ont dû patienter trois heures après leur atterrissage à l'aéroport de Djerba, le temps que des pompiers et des policiers locaux décident de prendre en charge leur débarquement. Ces Boeing sont ensuite repartis en France, sans passagers. Or, ce sont à bord de ces avions que devaient monter les 250 "naufragés". Transavia assure avoir immédiatement cherché des avions de remplacement, mais en cette période touristique, affréter des charters prend beaucoup de temps, explique-t-on.

Accusée d'avoir abandonné ses passagers sans informations ni assistance, la compagnie admet qu'elle n'avait pas de responsable sur place. "Mais nous avons essayé de gérer de la situation à distance", dit-on chez Transavia, par exemple pour apporter de la nourriture gratuite aux clients. Mais là encore, un nouveau couac est apparu : le seul commerce de l'aéroport n'avait quasiment plus de produits en stock.