Berlusconi confirme son départ

Silvio Berlusconi est dans la tourmente, sur la scène internationale, mais aussi sur le plan national.
Silvio Berlusconi est dans la tourmente, sur la scène internationale, mais aussi sur le plan national. © reuters
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Le chef du gouvernement italien démissionnera de son poste une fois les réformes votées.

La présidence de la république italienne a annoncé mardi soir le prochain départ de Silvio Berlusconi, après l'adoption des mesures budgétaires. Le chef du gouvernement italien a confirmé mardi soir qu'il démissionnerait de son poste de président du Conseil italien une fois le nouveau budget voté au Parlement. "Après l'adoption de cette loi de finances, avec tous les amendements demandés par l'Europe et réclamés par l'Eurogroupe, je démissionnerai de mes fonctions pour permettre au chef de l'Etat d'engager des consultations", a-t-il déclaré sur sa propre chaîne de télévision Canale 5. L'approbation de ces mesures est prévue d'ici au 18 novembre au Sénat et d'ici à la fin du mois à la Chambre des députés.

Ces propos interviennent quelques heures après un vote sur les comptes 2010 de l'Etat italien à la Chambre des députés où la coalition de centre droit a perdu la majorité absolue avec seulement 308 voix sur un total de 630.

Pression de l'opposition

Ce résultat était en effet en-dessous des estimations de la presse, qui tablait sur 310 ou 311 votes favorables à Silvio Berlusconi. Le chef de file de la droite italienne a "seulement" recueilli 308 voix sur 630 et le texte n'a été approuvé que grâce à l'abstention de l'opposition de centre gauche, qui avait aussitôt renouvelé ses appels à la démission du "Cavaliere". "Le gouvernement n'a pas la majorité dans cette assemblée", avait immédiatement constaté Pierluigi Bersani, le chef du Parti démocrate (PD), principal parti d'opposition.

"Nous avons un problème de crédibilité avec ce gouvernement. Ce gouvernement n'est pas capable de gérer la situation et de l'affronter. Ce déficit de crédibilité est fondé sur des chiffres", a déclaré Pierluigi Bersani. "Je vous demande, M. le Président (du Conseil, ndlr), de toutes mes forces, de prendre finalement acte de cette situation. On ne peut pas continuer à avancer de cette façon. Vous devez démissionner", avait conclu le leader de l'opposition.

Un peu plus tôt dans la journée, Umberto Bossi, chef de la Ligue du Nord, le principal allié de Silvio Berlusconi dont il assure la survie politique au Parlement, avait demandé au chef du gouvernement italien de démissionner. "Si le gouvernement perd sa majorité, des élections législatives anticipées seront inévitables", avait ainsi déclaré lundi Gianfranco Rotondi, ministre italien, après un entretien avec Berlusconi à sa résidence d'Arcore, près de Milan.

Berlusconi n'a pas convaincu

Depuis son retour du sommet du G20 de Cannes vendredi, le président du gouvernement s'escrimait à convaincre par tous les moyens les rebelles potentiels de ne pas quitter le navire. Pour ce faire, Silvio Berlusconi arguait qu'ils n'auraient nulle part où aller, et qu'en restant à ses côtés ils seraient récompensés.

Des arguments qui n'ont pas fonctionné. Lundi, son ministre de l'Intérieur constatait que "la majorité n'existe plus". "Nous allons continuer, nous devons nous tenir prêts au combat parce qu'un nouveau gouvernement élu associant la gauche serait contraire à la démocratie" avait écrit Berlusconi sur sa page Facebook.