A Menton, une course incessante aux clandestins

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Brigitte Renaldi avec , modifié à
REPORTAGE - Chaque jour, des migrants tentent de parvenir à Menton depuis Vintimille, à la frontière italienne. Une situation dangereuse pour les clandestins, et intenable pour les policiers sur place.

Il est 5h40. En gare de Menton, dans les Alpes-Maritimes, les policiers sont déjà sur le quai, et attendent le premier train en provenance de Vintimille, en Italie. Ce matin-là, ils récupèrent quatre-vingt-quinze clandestins. Presque chaque jour, le scenario se répète dans cette ville nichée à la frontière franco-italienne. La semaine dernière encore, près de mille clandestins ont été interpellés.

“Ils sont prêts à tout". Tous ces migrants arrivent de Vintimille, de l'autre côté des Alpes. Laurent Laubry, du syndicat de police Alliance, explique l’aller-retour incessant des migrants entre l’Italie et la France. “Les Italiens n’en veulent pas. Ces gens ne font que revenir, ils sont interpellés et raccompagnés”, explique-t-il. “Ils sont prêts à tout : ils marchent sur les voies ferrés, ils passent par l’autoroute, par les montagnes”, raconte-t-il.

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Une traversée périlleuse. Des traversées très dangereuses. La semaine dernière, un migrant a été happé par un train. Certains d’entre eux ont parlé à Europe 1, avec les quelques mots d’anglais qui leur suffisent pour avancer : ”L’Italie, ce n’est pas bien. On doit filer”. Fatigués mais déterminés, ils ne souhaitent qu’une chose : monter dans un train pour la France, puis filer vers le nord de l’Europe. Pour les policiers, la course aux clandestins est sans fin. “Il faut affecter des effectifs de façon pérenne”, demande Laurent Laubry.

Le 17 avril 2011, Paris avait provoqué la colère de Rome en suspendant le trafic ferroviaire de Vintimille vers la France. Les autorités françaises s'étaient agacées de l'initiative italienne d'octroyer des permis de séjour de six mois à plus de 20.000 Tunisiens, pour que ces derniers rejoignent leurs proches en Europe.