Orque 1:15
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Ophélie Artaud avec AFP , modifié à
Depuis plusieurs semaines, une orque est observée dans l'embouchure de la Seine, entre Le Havre et Rouen. Il s'agirait d'un mâle, qui mesurerait environ quatre à cinq mètres. S'il est difficile de savoir comment l'animal s'est retrouvé dans le fleuve, son état de santé inquiète de plus en plus les spécialistes.

Un phénomène très rare. Depuis une dizaine de jours, une orque évolue dans l'embouchure de la Seine, entre Le Havre et Rouen. Elle a été aperçue pour la première fois début avril par des pêcheurs. Après avoir remarqué un aileron de taille inhabituelle, ils ont noté qu'il s'agissait d'une orque et ont immortalisé l'évènement, comme le relate le Groupe d’étude des cétacés du Cotentin (GEEC). Si l'image semble exceptionnelle, l'animal est en fait en très grande difficulté et les spécialistes sont de plus en plus inquiets sur son état de santé.

Un état de santé "très dégradé"

"Le pronostic vital est engagé. On est vraiment très inquiets car son état de santé est très dégradé", a expliqué à l'AFP Gérard Mauger, vice-président du GECC, une association basée à Cherbourg missionnée par l'Office français de la biodiversité (OFB) pour l'étude et la préservation des mammifères marins en Manche. "Plus elle reste dans l'eau douce, plus ça va accélérer la dégradation de son état de santé. Elle est très loin de la mer. C'est compliqué de trouver des solutions pour essayer de l'inciter à reprendre le chemin de l'eau salée".

D'autant plus que l'orque "a fait pas mal de route en eau douce. Là elle stagne un petit peu mais la tendance, c'est qu'elle remonte la Seine à l'intérieur des terres", a-t-il ajouté. Selon les spécialistes, il s'agirait d'un mâle, qui mesure entre quatre et cinq mètres. Il est également "très amaigri", à cause des nombreuses difficultés pour se nourrir dans un fleuve. "Son état de santé fait que c'est plus confortable d'être dans un fleuve parce que c'est moins agité. Elle dépense moins d'énergie mais c'est plus compliqué pour se nourrir : il y a moins de proies qu'en mer. Et elle est toute seule alors que ce sont des animaux qui chassent en meute", a indiqué le spécialiste du GEEC.

Ne pas s'approcher de l'animal

Il est difficile de déterminer les raisons pour lesquelles le mammifère marin s'est retrouvé dans le fleuve. Difficile aussi d'aider l'animal, car la présence de l'homme pourrait le stresser et empirer son état de santé. Le GEEC rappelle que l'orque est une espèce protégée et qu'il peut être dangereux de l'approcher. Il pourrait transmettre des virus ou provoquer un accident en bougeant. Le mammifère marin reste très surveillé, en espérant qu'il puisse rejoindre la mer.