D’où vient l’expression "une tour de Babel" ?

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Stéphane Bern , modifié à
Dans la nouvelle émission d'Europe 1, "Historiquement vôtre", Stéphane Bern se penche sur les racines d'une expression du quotidien. Vendredi, l'animateur revient dans "Le mot de la fin" sur les origines de la formule "une tour de Babel".

>> C’est sans doute la tour la plus célèbre dans l’Histoire. La fameuse Tour de Babel, l’un des mythes les plus connus de la Bible, est entrée dans le langage commun au point de devenir une expression répandue, utilisée pour désigner un endroit où la confusion est totale, où le bruit règne en maître. Mais quelle en est l'origine ? Dans l'émission Historiquement vôtre avec Matthieu Noël, Stéphane Bern s'intéresse aux racines de cette expression.  

Remontons un peu en arrière, il y a 4.200 ans à peine. Le déluge décidé par Dieu est terminé depuis une centaine d’années et les rescapés, à savoir Noé ainsi que sa descendance, sont en Babylonie. Boursouflé d’orgueil, les hommes décident de bâtir une tour dont le sommet touche le ciel et ainsi tutoyer les dieux. Le but, c’est aussi de ne plus être victime d’un second déluge et défier ainsi le divin : ils veulent que le bâtiment soit assez haut pour que tout le monde puisse être à l’abri, rendant alors la sentence divine inefficace.

Dieu ne les laissera pas faire, appliquant avant l’heure l’adage "diviser pour mieux régner". Il décide de leur faire parler une langue différente à chacun, l’écoute se brouille, et il est alors impossible de se comprendre : ils seront contraints de se disperser sur toute la planète.

Des traces également dans le Coran et en Afrique australe 

Ce qui est amusant c’est que ce récit biblique trouve ces équivalents dans le Coran, à l’époque de Moïse, quand le pharaon demande à Haman de construire une tour appelée "babil". En Afrique australe aussi, une histoire mythologique raconte comment des hommes méchants construisent pour poursuivre le créateur.

Au Mexique on raconte que 7 géants rescapés d’un déluge construisent la pyramide de Cholula dont il reste encore des vestiges : les dieux, vexés, lancèrent des feux du ciel rendant la tour à jamais inachevée. Aujourd’hui, l’expression "c’est une vraie tour de babel" utilisée pour parler d’une grande confusion existe au Brésil, en Hongrie, aux États-unis, alors qu’en Espagne on dit "una jaula de grillos" comprenez une cage à grillons. Et vous savez pourquoi ? Je n'en sais fichtrement rien, sinon que ça fait du bruit !