La tonte des moutons aux JO ?

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avec AFP , modifié à
Les agriculteurs néo-zélandais rêvent de voir cette discipline consacrée sport olympique.

Un rêve assez atypique. En Nouvelle-Zélande, les éleveurs souhaitent que la tonte des moutons devienne une discipline olympique.

Une ambition "pas si farfelue"

Ce rêve ne serait en fait pas si saugrenu. C'est en tout cas ce que revendiquent ses instigateurs, insistant sur les "qualités d'athlète et l'adresse nécessaires" pour exceller dans cette pratique. La tonte du mouton est par ailleurs, "absolument nécessaire" à son bien-être, explique Emily Chamelin, tondeuse professionnelle.

Les tondeurs doivent être en excellente forme physique pour raser des centaines de bêtes en une seule journée. Un effort souvent comparé, dans la profession, à la participation à plusieurs marathons consécutifs. Ils doivent aussi faire preuve "d'une grande dextérité avec le peigne à raser" lors de ces concours. Une marque sur la peau du cou de la bête ou "un double rasage" à des endroits de la toison, entraîne un retrait de points par le jury.

50 minutes pour tondre 50 moutons

Sous les cris des spectateurs, le tondeur immobilise un mouton récalcitrant et le débarrasse de sa toison, avant de le renvoyer vers le fond de la salle. Puis il se prépare pour le prochain animal, tout en surveillant les progrès de ses concurrents. Le tout en soixante secondes.

Dans son Etat du Maryland, l'Américaine Emily Chamelin a pour habitude de tondre quelques moutons dans des petites fermes. "D'habitude je fais huit ou neuf fermes dans une journée, cinq moutons par ci, une vingtaine par là. Ici, c'est 50 d'un coup, une demi-heure de pause, 50 d'un coup, une demi-heure de pause...".

Les concurrents doivent aussi être attentifs à la race des moutons sur lesquels ils exercent leurs talents. La longueur et le poids de la toison différent, sans compter le caractère de l'animal. Pour pallier l'avantage des concurrents locaux, lors de ces championnats mondiaux, les participants arrivent dans le pays d'accueil des semaines, voire des mois avant, et s'entraînent sur les animaux du coin.

L'Anglais Adam Berry s'est ainsi entraîné pendant des mois avant de participer aux championnats mondiaux de tonte de moutons à Masterton, dans le nord de la Nouvelle-Zélande. "Remporter les Ciseaux d'or en Nouvelle-Zélande est l'ambition de ma vie. On ne peut pas faire mieux", déclare Adam Berry. Il a fini sixième de la compétition, dont la 15e édition s'est déroulée début mars.

A l'origine, des défis entre tondeurs professionnels

Ces championnats ont pour origine les défis que se lancent les tondeurs professionnels, payés à la bête tondue. Ils parcourent les "sheep-stations" isolées d'Australie ou de Nouvelle-Zélande pour proposer leurs services.

Aujourd'hui, cette activité est reconnue comme un sport dans cette région du monde et l'édition 2012 accueillait 25 pays participants. Pour la Fédération nationale des agriculteurs de Nouvelle-Zélande, la tonte de moutons mérite de devenir discipline olympique. En attendant, les tondeurs de haut niveau se retrouveront en Irlande en 2014, pour le prochain championnat du monde.

Le tournoi de tonte de moutons en Irlande :