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Sorbonne : des étudiants juifs exclus d’un groupe WhatsApp, l’UEJF dénonce un antisémitisme décomplexé

Laura Lego - Mis à jour le . 1 min

À la Sorbonne, un groupe WhatsApp d’étudiants en première année d'économie a vu passer de nombreux propos antisémites inquiétants. Un sondage "pour ou contre les Juifs ?" et l’exclusion de plusieurs étudiants de confession juive ont choqué l’UEJF, qui réclame des sanctions.

Les faits remontent à la fin du mois d'août, quelques jours avant la rentrée universitaire. Dans un groupe WhatsApp créé par des étudiants de licence 1 d’économie à la Sorbonne, un message a semé la stupeur : un sondage au ton glaçant demandant "pour ou contre les Juifs ?".

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C'est la question effarante posée sous forme de sondage par un étudiant de la Sorbonne sur un groupe de discussion le 24 août. Certains réagissent incrédules, d'autres répondent sans détour, contre les Juifs.

L’affaire ne s’est pas arrêtée là. Ce lundi, cinq étudiants ont été purement et simplement exclus du groupe au seul motif que leur nom "était à connotation juive". L’auteure de cette décision a assumé son geste, écrivant que "s’il y a d’autres sionistes dans ce groupe, vous pouvez le quitter, on ne veut pas de vous ici". Une déclaration qui a reçu "plusieurs likes" de la part d’autres étudiants.

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Une gravité inédite

Pour Yossef Murciano, président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), la gravité est inédite. "Nous faisons face à une discrimination antisémite claire, du type que l’on n’avait pas vu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale", a-t-il déclaré.

Ces propos et exclusions ont plongé les étudiants visés dans une profonde sidération. "Leur premier souvenir de la fac, c’est d’avoir été rejetés du groupe qui rassemble tous les élèves à l'université, c'est très choquant", souligne Yossef Murciano, qui appelle désormais l’université et la justice à réagir fermement. Des discussions surréalistes ont suivi dans le groupe, certains membres cherchant à prouver qu’ils n’étaient pas juifs afin de ne pas être eux aussi écartés.

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"La honte a malheureusement changé de camp. Maintenant, les personnes qui font cet acte discriminatoire, qui renvoient des Juifs du groupe, qui postent ce sondage, elles sont fières de l'avoir fait et elles n'ont pas honte devant leurs camarades de le faire", a déploré Yossef Murciano.

Pour l’organisation étudiante, il y a urgence à agir face à ce climat délétère. La direction de l'université a dénoncé des dérives inadmissibles et a annoncé avoir saisi la justice.