Hôpital psychiatrique en crise : illustration à Marseille de la dégradation des conditions de travail
Une marche blanche est organisée à Paris pour défendre le système de santé, à l’appel d’une trentaine de syndicats et d’associations. Les manifestants dénoncent la pénurie de moyens, les fermetures de lits et l’épuisement du personnel, symbole d’une crise profonde qui frappe les hôpitaux, notamment psychiatriques comme l'hôpital Édouard Toulouse à Marseille.
A Paris, une marche blanche est organisée ce samedi 4 octobre pour défendre le système de santé. Une trentaine de syndicats et associations de soignants et patients appellent à défiler dans les rues de la capitale.
Ils exigent la sanctuarisation des budgets de santé. Ils dénoncent également les déserts médicaux, la fermeture de lits ou encore l'épuisement des soignants, un manque de moyens et de personnel subi dans de nombreux établissements.
Exemple à l'hôpital psychiatrique Édouard Toulouse situé dans les quartiers nord de Marseille. Au total, une centaine de lits ont été fermés en 5 ans. L'an dernier, une aile de 25 lits a fermé.
"La santé mentale des jeunes va très mal"
Selon Kader Benayed, secrétaire général du syndicat Sud Santé d'Édouard Toulouse, il reste une quinzaine de lits pour 130.000 habitants. "Ce n'est pas normal, partout en France, on doit pouvoir être soigné et encore plus dans les quartiers Nord. Vraiment, il y a un besoin fort. Or, le revenu médian est l'un des plus faibles d'Europe. La santé mentale des jeunes va très mal. Les addictions au cannabis, au crack, on n'y échappe pas. C'est un petit peu là où on devrait mettre les moyens", assure-t-il.
Par manque de place, des patients vulnérables se retrouvent dehors, avec parfois des conséquences dramatiques. Olivier Boyer, secrétaire général du syndicat Force Ouvrière d'Édouard Toulouse. "On le voit au niveau des faits-divers. Une fois sur deux, c'était un patient suivi ou pas assez suivi. C'était un patient connu. Pas forcément d'Edouard Toulouse par ailleurs", glisse-t-il.
Difficile d'attirer et fidéliser le personnel soignant avec des services lourds et des patients violents. Cette infirmière, depuis 20 ans à Edouard Toulouse, est éprouvée par le manque de moyens. "On est là pour donner des traitements. On n'a pas le temps de faire autre chose que ça. On n'est pas assez nombreux, on a plus ce temps où on peut se poser avec eux, communiquer, établir des liens de confiance. Je ne me reconnais plus dans la profession, c'est devenu très dur", confie-t-elle. Si elle dit aimer son travail, elle confie parfois penser à changer de métier.