Voiture contre la mosquée de Créteil : débat judiciaire sur le "caractère terroriste" de l'attaque

Le conducteur n'avait pas fait de victimes.
Le conducteur n'avait pas fait de victimes. © BENJAMIN CREMEL / AFP
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avec AFP
L'Union des associations musulmanes de Créteil avait déposé une première plainte pour "tentative d'assassinat" à "caractère terroriste", classée sans suite.

Les responsables de la mosquée de Créteil, dans le Val-de-Marne, où un homme a tenté de foncer en 4x4 sur des fidèles fin juin, ont déposé un nouveau recours pour faire reconnaître le "caractère terroriste" de l'attaque, a annoncé leur avocat mercredi.

"Des victimes de seconde zone". L'Union des associations musulmanes de Créteil avait déposé une première plainte en ce sens, pour "tentative d'assassinat" à "caractère terroriste" en juillet, malgré les antécédents psychiatriques de l'assaillant. Cette plainte "a récemment été classée sans suite" par la section antiterroriste du parquet de Paris, a déclaré l'avocat de l'association, Yassine Bouzrou. "Nous avons déposé un recours auprès du procureur général. S'il ne nous suit pas, nous sommes prêts à utiliser toutes les voies de recours pour que l'enquête puisse évaluer la dimension terroriste des faits", a ajouté l'avocat. Sans saisine du parquet antiterroriste, "mes clients ont l'impression d'être considérés comme des victimes de seconde zone", a-t-il expliqué.

Suspect hospitalisé en psychiatrie. L'information judiciaire, ouverte par le parquet de Créteil, porte notamment sur des faits de "tentative de meurtre en raison de l'appartenance supposée des victimes à une religion". La justice avait rapidement décidé d'interrompre la garde à vue du principal suspect pour l'hospitaliser d'office en psychiatrie. Cet Arménien de 43 ans qui avait visé les fidèles avec son véhicule, tenait "des propos délirants et incohérents", selon son expertise psychiatrique. Titulaire d'une carte d'invalidité, l'homme a déjà été deux fois hospitalisé en 2006 et 2007 pour schizophrénie. Dans la foulée de son arrestation, il avait tenu des "propos confus en référence aux attentats" djihadistes qui ont touché la France depuis 2015, selon une source proche du dossier.